En exclusivité au Festival Nouvelles d’Images d’Iran 2019
Le 10 décembre 2019
D’apparence bucolique, Yeva dresse le portrait d’une femme en quête de réhabilitation morale et sociale. Un film fort, subtil et intelligent, d’une Arménie encore minée par les stigmates de la guerre et d’une femme contrainte au déni de soi.
- Réalisateur : Anahid Abad
- Genre : Drame
- Nationalité : Iranien, Arménien
- Distributeur : Farabi Cinema Foundation
- Durée : 1h37mn
- Date de sortie : 13 décembre 2019
- Festival : Festival Nouvelles Images d’Iran 2019
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Résumé : Yeva est une jeune médecin de 34 ans, qui vit en Arménie femme et suite à la mort tragique de son mari, alors qu’elle est poursuivi en justice sous l’accusation d’assassinat de son mari, pour proteger sa fille, elle s’enfuit de l’Erwan, et se refugie dans un petit village de Karabakh. Or, elle est une complète étrangère dans ce village et doit faire face à d’innombrables difficultés...
Notre avis : Yeva vient de la ville. Elle est accompagnée de sa fille. Elle est médecin. Tout pourrait lui sourire et pourtant elle doit fuir. Elle fuit un crime commis contre son mari et les menaces qui pèsent sur elle de se voir retirer sa fille par ses beaux-parents. Elle fuit sans doute d’être une femme instruite et libre. Elle trouve refuge dans un village, perdu dans la montagne, chez un oncle, où elle doit faire le deuil de son drame personnel et recouvrer un statut de femme aimante et de mère.
Le film est peuplé par beaucoup de femmes. Ce sont des mères désespérées qui ont vu leur mari ou leurs enfants mourir à la guerre et continuent de subir l’assaut des mines enterrées dans les montagnes. En fait, le long-métrage ne cesse d’interroger le sens d’une vie à demeurer dans un pays encore hanté par les stigmates de la guerre. Yeva s’invente le métier de professeure de sciences dans ce village où elle arrive et où on la considère comme une étrangère. Elle tente de cacher un passé obscur, difficile. Le film raconte le secret, celui de cette femme qui tait son histoire trouble, et celui d’un pays tout entier qui se ment à lui-même et cherche à se reconstruire.
Anahib Abad, la réalisatrice, porte la double appartenance iranienne et arménienne. Elle propose un film libéré des risques de la censure de son pays, en décrivant un village arménien, chrétien. Cela lui permet d’aborder des sujets très sensibles comme l’avortement, le suicide, l’exil, la violence conjugale, l’alcoolisme, ou le divorce, autant de thèmes que le régime iranien ne saurait tolérer. Le film met en valeur des personnages féminins courageux, intègres et déterminés à sauver leur existence. Mais le pessimisme gagne, l’exil forcé de cette mère et sa fille devient inexorable, comme si le destin d’une femme ne pouvait être que contrarié par le poids du patriarcat et de l’honneur dévolu à la gente masculine.
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