le retour aux sources du zombie par Wes Craven
Le 28 juin 2016
Et si L’Emprise des ténèbres était l’un des meilleurs films de Wes Craven ?
- Réalisateur : Wes Craven
- Acteurs : Bill Pullman, Paul Winfield, Cathy Tyson, Zakes Mokae, Brent Jennings
- Genre : Fantastique, Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Reprise: 29 juin 2016
- Titre original : The serpent and the rainbow
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 11 mai 1988
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Résumé : Dennis Alan, un jeune anthropologue, est envoyé en mission dans une clinique à Haïti pour rencontrer un patient diagnostiqué mort et enterré quelques années plus tôt. Arrivé sur l’île, Alan apprend l’existence d’une mystérieuse poudre vaudou capable de plonger un homme dans une mort artificielle. Son enquête le met bientôt aux prises avec les Tontons Macoutes, des miliciens paramilitaires qui utilisent cette drogue pour éliminer les opposants politiques au régime. Menacé de mort, Alan tente de récupérer la recette du poison avant de repartir pour Boston. Mais, ensorcelé par ses ennemis, il ne tarde pas à sombrer dans un univers de magie noire, où se mêlent hallucinations, cauchemars et réalité.
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Notre avis : Aux commandes de petits films dérangeants à l’aura culte durant les années 70 (La dernière maison sur la gauche, La colline a des yeux), puis remarqué en 1984 avec ses Griffes de la nuit, un premier projet personnel budgété à seulement 1,8 millions de dollars où il officiait à l’écriture et derrière la caméra, Wes Craven devenait une figure respectée dans la sphère du cinéma horrifique. Ce nouveau statut de « maître de l’horreur » lui assure une certaine confiance vis à vis des studios, ce qui lui permet d’enchaîner avec deux œuvres de commande aux budgets plus conséquents, il s’agit de L’amie mortelle (1986) et The serpent and the rainbow (1988) alias L’emprise des ténèbres sur le territoire français. Si le premier est loin d’être une franche réussite, le second, adaptation d’un livre de Wade Davis traitant du culte vaudou haïtien, ouvre la voie à une forme de cauchemar insoluble tiré de faits réels.
Tourné entre Haïti et la République Dominicaine, The serpent and the rainbow questionne sur ces pratiques occultes capables de ranimer les morts. Plutôt que de nous servir une soupe conventionnelle à base de cadavres putréfiés avides de chair humaine, le film revient aux sources du mythe faisant du zombie une victime d’un puissant sortilège en état d’errance entre la vie et la mort. Même si le processus de "zombification" semble lié à une poudre étrange (soit l’équation que le personnage de Bill Pullman, anthropologue de son état, tente de résoudre pour le compte d’une puissante société pharmaceutique), l’élément fantastique irrationnel, lui, n’est pourtant jamais bien loin.
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L’enquête ésotérique, quasi documentaire dans son approche, va se dérouler dans un environnement politique instable. Sorciers vaudou et policiers corrompus, que l’on préférerait à l’évidence ne pas croiser, instaurent un véritable climat de terreur sur l’île (Bill Pullman en fera d’ailleurs les frais à son plus grand désarroi). L’horreur quant à elle, si elle se montre plutôt timide, pointe son nez à travers le résultat des maléfices issus des rituels vaudou qui se traduisent par de terrifiantes visions hallucinatoires. De plus, Craven installe une atmosphère mortifère et limite étouffante en saisissant des paysages caribéens rendus malsains toujours dans une optique résolument cinématographique (la scène de procession à la tombée de la nuit illuminée par les bougies ou encore l’arrivée du cadavre d’une sorcière vaudou séculaire sur un radeau demeurent deux beaux exemples à retenir). Alors même si tout n’est pas parfait dans The serpent and the rainbow (le film avance par à-coups, et la pseudo romance entre Bill Pullman et Cathy Tyson ne présente absolument aucun intérêt), on se laissera surtout facilement envoûter par la qualité de son ambiance et ses effets spéciaux solides qui font que la greffe du fantastique réussit à prendre. Le moment est peut être venu de réhabiliter le huitième film du réalisateur de la saga Scream en se ruant sur la superbe copie neuve DCP distribuée par Capricci Films en ce mois de juin 2016.
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