Star wars : The clone wars

Une œuvre d’animation qui manque cruellement d’ambition visuelle et scénaristique pour convaincre les fans de la saga Star wars.

L’argument : La galaxie est en proie à la Guerre des Clones, un conflit à grande échelle qui oppose les maléfiques Séparatistes et leurs immenses armées d’androïdes à la République. Les Chevaliers Jedi, protecteurs de la République, luttent pour maintenir l’ordre et restaurer la paix tandis que de nouvelles planètes succombent chaque jour aux puissances du mal. Pour prendre l’avantage, le Chevalier Jedi Anakin Skywalker et sa jeune Padawan, Ahsoka Tano, sont chargés d’une mission capitale qui va les confronter au redoutable "parrain" de Tatooine, Jabba le Hutt. D’autres épreuves et de nouveaux dangers attendent nos héros sur Tatooine, car le Comte Dooku ne tarde pas à se lancer à leur poursuite avec ses sinistres agents - dont la cruelle Asajj Ventress, prête à tout pour faire échouer Anakin et Ahsoka.
Pendant ce temps, sur le front, Obi-Wan Kenobi et Maître Yoda s’efforcent vaillamment de préparer l’armée des clones à résister aux forces des Ténèbres...

Notre avis : Après avoir été abordée dans l’excellente série animée de Genndy Tartakosky entre 2004 et 2005, la Guerre des clones, phase importante de l’univers Star wars, est portée à l’écran par Dave Filoni, un habitué de l’animation, qui a été choisi par Georges Lucas en raison de sa passion pour la saga. Le récit fait le lien entre L’Attaque des clones et La revanche des Sith, à savoir l’affrontement qui mènera à la chute de la République et la création de l’Empire. Le jeune réalisateur, se devait alors de répondre aux attentes des fans qui s’interrogeaient depuis des années sur cette période évoquée par un dialogue entre Obi-wan Kenobi et Luke Skywalker dans Un nouvel espoir. Disons-le clairement, le défi est loin d’être relevé.
Le recours à l’animation parait logique vu l’importance prise par la technologie numérique dans la deuxième trilogie, qui présentait de nombreux personnages factices. L’univers présenté se rapproche de l’aspect rétro et moderne des « derniers » épisodes en y ajoutant une atmosphère enfantine qui donne l’impression de voir évoluer des jouets dans le terrain de jeu imaginé par Lucas. L’apparence des personnages va en dérouter plus d’un car elle est proche du film et de la série culte Thunderbirds, tournés dans les années 1960, qui mettaient en scène des marionnettes. Il s’agit d’ailleurs d’une référence revendiquée par Lucas au même titre que les mangas. Malheureusement, ce choix artistique entraîne un manque d’expressivité des héros qui ressemblent le plus souvent à des pantins dénués d’émotions. L’esthétique générale du film ne manque pas de charme, mais elle semble bien désuète au regard des progrès fait ces dernières années, notamment par le studio Pixar. Les scènes d’action, quant à elles, sont bien menées, toutefois il manque une vraie séquence culte à la manière des meilleurs épisodes de la saga. Le support numérique devait permettre de laisser libre court aux idées de mise en scène les plus folles, tout en donnant plus de profondeur à l’univers présenté. Il n’en est rien, les films live étant bien plus convaincants.
Le métrage manque aussi d’ampleur scénaristique : il se résume essentiellement à une sorte de Buddy movie intergalactique mettant en scène Anakin Skywalker et sa jeune Padawan Ahsoka Tano, personnage assez réussi, mais qui apporte peu à l’intrigue. Il ne faut pas oublier que cette oeuvre est destinée à lancer une nouvelle série animée qui débutera en septembre 2008 sur la chaîne Cartoon Network. Ce but purement commercial explique le manque d’ambition et l’aspect froidement marketing de l’entreprise, qui donne la fâcheuse impression de voir une parodie des films live. Ce sentiment est renforcé par une bande son beaucoup moins prenante que d’habitude, John Williams ne faisant pas partie de l’aventure. Georges Lucas semble brader le potentiel artistique de sa formidable franchise afin d’engranger un maximum de profits, ce qui laisse un goût profondément amer. The clone wars est alors un simple pilote cinématographique assez agréable à regarder par son caractère enfantin mais qui manque d’ambition au regard de cette grande saga.