Un cauchemar en or
Le 30 janvier 2008
Dans un décor dépouillé, le cinéaste évoque le chagrin d’un homme qui se condamne à devenir orpailleur. Informatif, mais sans éclat.
- Réalisateur : Laurent Salgues
- Acteurs : Oumar Makéna Diop , Rasmané Ouedraogo, Fatou Tall-Salgues
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Canadien, Burkinabé
- Date de sortie : 30 janvier 2008
- Plus d'informations : Rêves de poussière
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– Durée : 1h26mn
Dans un décor dépouillé, le cinéaste évoque le chagrin d’un homme qui se condamne à devenir orpailleur. Informatif, mais sans éclat.
L’argument : C’est un homme vidé par le chagrin qui débarque à Essakane, un important site minier du Nord-Est du Burkina Faso, pour devenir orpailleur.
Notre avis : La rude vie que Mocktar Dicko, alias Ousmane Makena Diop, a choisie, les conditions de travail qui sont désormais les siennes sauront-elles lui faire oublier ses échecs d’homme, de chef de famille ? Travailler de l’aube au coucher du soleil dans un puits d’au moins 40 mètres de profondeur, être la victime potentielle d’un éboulement ou encore celle d’un accident qui vous brisera les côtes ou le dos suffisent-elles à annihiler la douleur lancinante de se sentir inutile ? La matérialisation du chagrin prend chez Laurent Salgues la forme de volutes de poussière qui couvrent les protagonistes de ce drame. Il en joue admirablement dès les premières images qui apparaissent une fois que le sable virevoltant se dissipe.
Cette poussière est le seul habit des orpailleurs qui fraient pourtant avec un métal si précieux, l’or. Son exploitation est ingrate et sa découverte est source de convoitises, comme le raconte si bien le vieux Thiam, interprété par l’acteur burkinabé Rasmané Ouedraogo, qui pensait finir paisiblement sa vie parmi les siens après avoir fait fortune. Mais la cupidité de ses proches eut raison de lui. Une vie d’orpailleur s’avère alors de loin préférable, au risque de faire de cette poussière une seconde peau de chagrin. Ce "rêve" cauchemardesque est un voyage sans but précis, sur les traces d’un homme au bord du gouffre. On le suit avec une certaine curiosité dans la monotonie des paysages ou encore dans l’immuable répétition d’un quotidien fade comme le sable.
La nonchalance des acteurs et la pauvreté des dialogues qui ne font pourtant que refléter la dure réalité d’une vie de mineur enlèvent de sa vigueur à ce long-métrage. Le premier film de Laurent Salgues est donc celui d’un esthète dont on apprécie à juste titre les efforts. Il tire profit et exalte au maximum ses décors, expression du néant absolu. A l’image d’un orpailleur, il tente de faire émerger de la poussière le métal précieux mais l’entreprise n’est malheureusement pas toujours couronnée de succès. On se contente alors de l’essentiel : ce zoom sur l’univers souvent méconnu d’une exploitation aurifère africaine et de ses turpitudes.
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