Le 10 mai 2023
Pour son premier long métrage, Erwan le Duc adopte un ton excessivement fantasque et comiquement tendre, pour faire souffler un vent de renouveau sur la comédie romantique.
- Réalisateur : Erwan Le Duc
- Acteurs : Fanny Ardant, Maud Wyler, Nicolas Maury, Swann Arlaud, Alexandre Steiger, Patience Munchenbach
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Durée : 1h39min
- Date télé : 18 mai 2024 21:00
- Chaîne : France 4
- Date de sortie : 14 août 2019
- Festival : Festival de Cannes 2019, Quinzaine des réalisateurs 2019
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Résumé : Pierre Perdrix vit des jours agités depuis l’irruption dans son existence de l’insaisissable Juliette Webb. Comme une tornade, elle va semer le désir et le désordre dans son univers et celui de sa famille, obligeant chacun à redéfinir ses frontières, et à se mettre enfin à vivre.
Critique : Dans ce film délibérément loufoque, on croise pêle-mêle un tank garé devant une gendarmerie, un passionné de vers de terre, des nudistes révolutionnaires, une reconstitution de la libération de la ville au temps de la Seconde Guerre mondiale, pleine de faux soldats. Autant d’éléments qui, mis bout à bout, risquent bien de faire fuir les plus allergiques au burlesque. Ils risqueraient pourtant de se priver d’une approche originale, tout au moins dans sa première partie, d’un thème mille fois rebattu : celui de l’amour sous toutes ses formes. Car si chez la famille Perdrix, la communication est suspendue, l’amour, si discret soit-il, demeure.
- Copyright Pyramide Distribution
Thérèse, la mère, à la voix reconnaissable parmi toutes, telle une Macha Béranger déchue, que l’immuable élégance de Fanny Ardant préserve de tout risque de ridicule, apaise, à partir d’un studio d’enregistrement fictif (elle émet depuis sa cave), les peines de cœur d’auditeurs créés pour la circonstance, quand elle ne multiplie pas les aventures amoureuses éphémères pour tenter, de pallier l’absence d’un mari disparu trop tôt. Elle héberge ses deux fils largement adultes dont Juju (Nicolas Maury), un grand dadais maladroit plus doué pour l’observation des lombrics que pour le dialogue avec sa fille, (la jeune Patience Munchenbach, stupéfiante de naturel, qui forme avec Nicolas Maury, son père de cinéma un duo totalement convaincant), une adolescente qui rêve de devenir championne de tennis de table et surtout de partir en internat, pour fuir cette famille atypique. Et puis, il y a Pierre, (Swann Arlaud aussi à l’aise dans ce personnage décalé que dans les rôles réalistes qu’il a tenus jusqu’à présent), le deuxième fils, un garçon célibataire et doux. Gendarme de son métier, il n’a d’autre ambition que de faire respecter l’ordre, ce qui n’est pas difficile dans cette bourgade retirée, où il ne se passe jamais rien. Chez lui, il assure avec sérieux la cohésion entre les membres de sa tribu bancale qui, face à cette vie de routine, s’interroge petit à petit sur le sens de leur existence, entre humour et résignation.
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Ils en sont là de leurs réflexions quand surgit de nulle part Juliette Webb, (Maud Wyler, que l’on peut s’étonner de n’avoir vu jusqu’à présent que dans des rôles secondaires, tant son énergie et sa justesse de jeu irradient le film d’un bout à l’autre), une fille volcanique qui va faire voler en éclats leur fragile équilibre. Libre, sans compromis ni attache (à part ses carnets de bord qu’elle considère comme son unique richesse), elle voyage seule à bord de sa voiture quand, alors qu’elle fait une pause pique-nique, elle se la fait voler par une bande de nudistes qui prônent le dénuement physique et matériel. C’est en allant déposer plainte dans cette gendarmerie à l’atmosphère indolente, qu’elle rencontre Pierre Perdrix, son exact opposé, et s’invite dans sa famille. Installé au cœur d’une petite ville des Vosges au charme soigneusement désuet, entourée de paysages de montagnes et de lacs de toute beauté, cet amour improbable se nourrit du lyrisme des lieux, pendant que les péripéties qui l’accompagnent réservent de beaux moments de gaieté partagée. Cependant, le parti pris d’un ton de plus en plus surréaliste, au fur et à mesure de l’évolution de l’histoire, amenuise l’effet gentiment tragi-comique, pour ne lui donner finalement que l’allure d’une banale fable absurde, dont le plus bel atout réside dans la composition d’un casting attachant, à commencer par le tandem Wyler/Arlaud sans oublier la présence envoûtante et énigmatique de Fanny Ardant.
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