Joga Bonito
Le 30 décembre 2022
Enfin un biopic sur le prodige du ballon rond qui n’a pourtant pas connu les honneurs d’une sortie salle. Découvrez notre avis.


- Réalisateur : Jeff & Michael Zimbalist
- Acteurs : Vincent D’Onofrio, Colm Meaney, Diego Boneta, Leonardo Lima Carvalho, Kevin de Paula, Mariana Nunes
- Genre : Biopic, Film de sport
- Nationalité : Américain, Brésilien
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Durée : 1h47mn
- Titre original : Pele: Birth of a Legend

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– Année de production : 2016
Résumé : L’incroyable ascension de la légende du football qui, grâce à un style hors norme et à force de détermination, triompha de tous les obstacles, pour devenir l’inspiration d’un pays tout entier, et le changer à jamais. De son enfance dans les favelas à son entrée dans le club du FC Santos, son talent le mènera jusqu’à la Coupe du Monde 1958 où, alors âgé de dix-sept ans seulement, il marqua le but décisif qui couronna le Brésil du titre mondial.
Critique : Pincez-vous trois fois s’il le faut, mais oui, il aura bien fallu attendre l’année 2016 pour pouvoir enfin profiter d’un biopic sur Edson Arantes do Nascimento dit Pelé, alias "le roi" Pelé, légende vivante du football, vainqueur de trois Coupes du Monde. Ce sont les frères Zimbalist, Jeff et Michael, qui décrochent la timbale et ont l’honneur de porter à l’écran la vie de l’ambassadeur du beau jeu, de ses neuf ans jusqu’à son premier sacre à la Coupe du Monde 1958. Il est alors âgé de seulement dix-sept ans. Une histoire qui se forgera sur le traumatisme de toute une nation, celui de la défaite face à l’Uruguay au Maracanã le 16 juillet 1950 devant près de 200 000 spectateurs. Une humiliation dure à avaler survenue sur ses propres terres. Huit longues années de travail, l’arrivée d’une étoile au milieu d’une génération ambitieuse guidée par un coach expérimenté, soit les fondations sur lesquelles le Brésil s’appuiera afin de relever la tête et partir à la conquête de son premier titre mondial.
Si tous les ingrédients pour mettre en scène une illustre success story sportive sont présents, l’exercice se voit entaché par plusieurs bévues inhérentes aux productions hollywoodiennes (en version originale, la langue anglaise est privilégiée au portugais, tout un symbole...). À force de chercher à trop enjoliver chaque situation, l’histoire de l’ascension du footballeur perd sèchement en crédibilité, et ce, même avec le nom de Pelé crédité à la production aux côtés de l’Américain Brian Glazer (American Gangster, Apollo 13). On imagine en effet très mal l’enfance du prodigue flirter avec une atmosphère lisse de feel good movie sur fond de lutte des classes gentillette (les pauvres jouent sans chaussures face aux petits bourgeois et gagnent le respect de la populace après une défaite sur le fil en finale d’un tournoi local). Dans sa favela de Bauru dans l’État de São Paulo, au contact potache d’une troupe de gamins un peu clichés (le petit gros ou encore celui à lunettes...), Pelé reçoit en parallèle les conseils avisés de son père en ce qui concerne la maîtrise du ballon rond. Des exagérations, on en retrouve également par pelletés sur le gazon. Les matchs de foot sont filmés sans conviction, à la manière d’une campagne de pub flashy pour équipementier sportif (les réalisateurs usent de toute une armada d’effets clipesques qui frôlent vite l’indigestion, ralentis interminables à l’appui...). L’utilisation du "ginga" brésilien (jeu de jambe hérité de la Capoeira) comme une forme de technique spéciale que l’on sort de ses crampons pour renverser les matchs agacera à n’en pas douter une bonne partie des puristes abonnés au carré vert.
L’on manquera de trembler devant un vrai suspense lors des rencontres de la Coupe du Monde 1958 qui s’enchaînent sans véritable panache. Faute d’assister à un grand match, l’ensemble se rachète néanmoins par la jovialité de ses personnages et de son casting (les deux jeunes interprètes de Pelé, tout sourire, sont plutôt convaincants balle aux pieds . a contrario, mention passable pour Vincent D’Onofrio en coach Feola assez peu charismatique, surtout lorsqu’il s’agit de glisser un discours fédérateur à l’intérieur du vestiaire), ce qui lui permet de se défendre sur au moins un terrain, celui du divertissement. Pelé - naissance d’un prodige est hélas un biopic trop hagiographique pour être honnête. De toute façon, football et cinéma sont rarement compatibles, les échecs de la trilogie Goal, d’À nous la victoire (déjà avec le roi Pelé en guest pour une bicyclette mémorable) ou du documentaire sur Zinédine Zidane le prouvent.
LE TEST BLU-RAY :
Les suppléments :
Seul un très court making-of de 7 minutes nous est proposé pour assurer la partie bonus du disque. On y découvre de brèves interventions à l’intérêt plutôt limité du roi Pelé, des réalisateurs ainsi que de certains acteurs. À noter que l’édition collector Blu-ray + DVD contient un livret exclusif de 48 pages qui ne nous a cependant pas été transmis pour la réalisation de ce test.
L’image :
Lumineuse et précise, elle retranscrit à merveille une photo travaillée. À la hauteur des attentes en matière de haute définition.
Le son :
Les pistes anglaises et françaises DTS HD Master Audio 5.1 proposent une répartition des sons appréciable et détaillée sur les différents canaux. Les voix sont parfaitement claires et audibles en VF comme en VO. Notons enfin que le doublage français se montre plutôt correct.
– Date de sortie VOD : 29 juillet 2016
– Date de sortie en DVD & Blu-ray : 3 août 2016