Le 28 octobre 2015
Portrait vivant et intime de l’artiste guitariste, où l’accent est mis sur sa création artistique. Enlevé et dynamique, il laisse la part belle à la musique. Et quelle musique !
- Réalisateur : Curro Sánchez
- Acteur : Paco de Lucia
- Genre : Documentaire, Musical
- Nationalité : Espagnol
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 28 octobre 2015
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Portrait vivant et intime de l’artiste guitariste, où l’accent est mis sur sa création artistique. Enlevé et dynamique, il laisse la part belle à la musique. Et quelle musique !
L’argument : Brillant hommage rendu à Paco de Lucia, ce documentaire réalisé par son fils retrace le destin musical et artistique du génie de la guitare flamenco disparu en 2014. Avec les témoignages exceptionnels de Chick Corea, John McLaughin, Jorge Pardo ou encore Rubén Blades.
Notre avis : Aficionados, accrochez-vous à votre fauteuil !
Règle n°1 : ne pas se lever pour danser. Une salle de cinéma n’est pas un tablao. Règle n°2 : ne pas s’essayer aux palmas, vous n’y arriveriez pas... car, de qui parlons-nous ? De Paco, fils de Lucia la portugaise, dont la dextérité a dépassé les frontières de l’Europe. Les superlatifs ne manquent pas pour évoquer l’homme très largement reconnu dans le monde de la musique.
Dans son documentaire, Curro Sanchez Varela nous plonge au coeur de la création artistique du grand guitariste espagnol qu’on ne saurait réduire au titre de guitariste de flamenco. C’est en effet bien là le véritable sujet du film. Curro Sanchez Varela nous prend par la main pour nous emmener dans l’univers créatif de son père, Paco de Lucia. Le guitariste se dévoile sans artifice sous l’oeil bienveillant de son fils à travers sa fragilité (" Ils ont placé la barre tellement haut que je ne peux pas redescendre sans qu’ils me ratent "), ses incertitudes ("Comment est-ce qu’un guitariste peut devenir plus connu qu’un chanteur ?"), son travail acharné jusqu’à la perfection maniaque ("Je passe une heure avant chaque concert pour me limer les ongles, sinon je peux faire une erreur sans m’en rendre compte"). Ce document fourmille d’anecdotes hétéroclites d’où jaillit le portrait d’un homme entièrement habité par son art. On entre dans l’intimité de Paco de Lucia détendu avec le regard profond de celui qui crée sans relâche. Celui qui cherche toujours à braver la limite de l’harmonie et parfois incompris de ses contemporains ("Je ne joue pas pour le public, mais pour moi ").
Ses nombreuses rencontres et amitiés (Carlos Santana, Camaron de la Isla) complètent ce tableau rythmé et dynamique. Curro Sanchez Varela sait poser les questions essentielles notamment sur les facilités et les difficultés du parcours de son père. A sept ans, Paco de Lucia reprend son propre père qui a perdu le compas et joue à contre-temps. Ou encore son désarroi presque pathologique lorsqu’il s’aperçoit qu’il ne parvient pas à suivre John MacLaughlin en concert : "Je suis sérieux John ! Apprends-moi. Comment fait-on pour improviser ?" Et que dire de sa curiosité toujours en éveil ? Elle va de la maîtrise de l’électronique à l’introduction du cajon en Espagne. Qui se doutait que cette boîte à cirage avait été rapportée du Pérou par Paco de Lucia ? Mais le document n’est jamais didactique. Nous entrons dans l’univers du grand homme avec légèreté, sans ostentation. C’est en cela qu’il se démarque des biopics habituels. L’émotion fuse de cette démarche intérieure et nous avons aussi un peu l’impression de toucher les étoiles. Les choix musicaux du réalisateur sont à l’image du guitariste. Il alterne volontiers entre jazz et solea. Quand la buleria retentit, on a envie de se lever pour danser. La dimension poétique n’est pas oubliée, notamment lors de sa rencontre avec Camaron. Un regret cependant, pas d’allusion à sa collaboration avec Carlos Saura.
La fin reste sobre et pudique, alors que Paco de Lucia est mort deux jours avant la fin du tournage. L’ensemble du récit coule comme une source "entre dos aguas" et on ressort de la salle revigoré et enchanté.
Extraits :
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