Deux hommes sur un coup fin
Le 28 décembre 2010
Les Vega Vidal en voulant mettre tous les publics dans leur poche sont parfois en porte-à-faux et n’évitent pas toujours les pièges du « film de festival ». Mais on leur sera reconnaissant d’avoir misé sur la concision et le décalage.
- Réalisateurs : Diego Vega Vidal - Daniel Vega Vidal
- Acteurs : María Carbajal, Carlos Gassols, Bruno Odar
- Genre : Drame
- Nationalité : Péruvien
- Distributeur : Eurozoom
- Durée : 1h20mn
- Date de sortie : 29 décembre 2010
- Festival : Festival de Cannes 2010
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Résumé : Clemente est un prêteur peu communicatif. Il est aussi le nouvel espoir de Sofia, voisine célibataire, dévote à chaque octobre du culte du Seigneur des Miracles. Leur relation commence lorsque Clemente découvre une petite fille nouvelle-née, fruit de sa relation avec une prostituée qui a disparu. Pendant que Clemente cherche la mère de la petite, Sofia prend en charge le bébé et s’occupe du ménage du prêteur. Avec l’arrivée de ces deux êtres dans sa vie, Clemente aura l’occasion de remettre en question ses liens avec les autres.
Critique : Les frères Vega Vidal seraient-ils les figures de proue du nouveau cinéma péruvien ? D’un canevas qui avait fait le succès du Fils du désert (John Ford, 1948) et de Trois hommes et un couffin (Coline Serreau, 1985), les deux cinéastes tirent une comédie dramatique minimaliste, non dépourvue de charme et d’ambition, et qui a séduit le jury de Un Certain Regard 2010.
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Pour leur premier long métrage, ils situent le récit dans une veine naturaliste typique d’un certain cinéma latino-américain, avec ce détachement de ton et cette distanciation que l’on a pu entrevoir chez un Carlos Sorín (Historias minimas, 2002) ou un Amat Escalante (Sangre, 2005). En fait, le film se situe aussi au carrefour de deux tendances : l’austérité glauque de Carlos Reygadas (Bataille dans le ciel, 2005) et le style plus rassurant d’Une famille brésilienne (Walter Salles, 2008).
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Cette volonté d’insister sur la misère humaine (matérielle et morale) au travers de longs plans et d’ellipses narratives, tout en ajoutant une note rassurante et consensuelle, non dénuée d’humour (les maladresses avec le bébé), s’avère être l’atout de l’œuvre mais en même temps sa limite : les Vega Vidal en voulant mettre tous les publics dans leur poche sont parfois en porte-à-faux et n’évitent pas toujours les pièges du « film de festival ». Mais on leur sera reconnaissant d’avoir misé sur la concision et le décalage.
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