Mariage à la grecque 2 : la critique du film + le test dvd

Notre avis : Mariage à la grecque fut un succès inattendu au box-office lors de sa sortie : 230 millions de dollars de recettes. Un score proche de celui de Harry Potter, et un taux de rentabilité qui restera dans les annales, vu la modestie objective de l’entreprise. Explication possible à cet engouement : sous ses dehors de "comédie ethnique" , le film était en phase avec l’Amérique de Bush. Autant qu’une satire, un éloge appuyé de la famille et des racines. La présente version reprend la même recette et la ré-applique à la lettre. Mais, à notre grand dam, ne se contente pas de ça. Comme si la combinaison des ingrédients de base n’était pas déjà assez indigeste, Mariage à la grecque 2 rajoute une dose d’un peu de tout. Il en résulte une exacerbation, une amplification passablement infâme des deux (énormes) défauts originels de la franchise.
Le premier est une tendance à la caricature outrancière dans le traitement des personnages. Ces derniers sont affublés des pires poncifs en termes de représentation d’un groupe ethnique particulier (ici des Grecs d’Amérique) au cinéma. Les membres féminins de cette grande famille issue de la République hellénique sont ainsi de véritables supports promotionnels pour le fond de teint couleur citrouille et le maquillage oculaire dégoulinant, tandis que les jeunes "mâles", tous bellâtres en puissance, sont des chaud-lapins obsédés du sexe et se chamaillent les uns les autres dans des combats de lutte virile de pacotille. La figure du patriarche de cette bande d’extravagants joyeux drilles constitue le point d’orgue absolu de ce concentré de parodie involontaire : il veut absolument marier sa petite-fille à un grec de souche et ne cesse de répéter à chaque quidam qu’il croise qu’il est le descendant d’Alexandre le Grand d’une part, que la civilisation grecque a absolument "tout inventé" d’autre part.

Copyright : Metropolitan FilmExport

Le deuxième (et dernier, il n’en fallait pas plus) est son horripilant principe de répétition gaguesque, brillamment illustré par la double et perpétuelle réplique verbale du grand-père. Le comique de répétition peut s’avérer heureux lorsqu’il propose un motif burlesque de départ pour ensuite lui apporter de sensibles variations, qui vont dès lors enrichir ses potentialités humoristiques et ainsi provoquer un rire inédit. Dans Mariage à la grecque 2, les mêmes situations, qu’il s’agisse de quiproquos verbaux, de configurations oppositionnelles entre personnages ou d’enjeux dramatiques propres aux valeurs de la sacro-sainte famille, se suivent et se ressemblent à l’identique jusqu’à susciter épuisement et irritation. Le film apparaît ainsi, à l’aune de cette absence d’inspiration et de générosité tout bonnement gargantuesque, sous son jour le plus vil : à savoir un pur produit commercial qui cherche à grand-peine à remplir son obligation contractuelle de durée d’une heure et trente minutes.

Le DVD

Copyright : Metropolitan FilmExport

Suppléments :

– Nikos Aliagas : La voix de Nikos : L’animateur star de TF1 prête sa voix au personnage de Nick Portokalos (joué par Louis Mandylor) pour la VF. Il nous en parle et suscite l’ennui dans une affligeante vignette promotionnelle.
– Making Of : Malheureusement, le making of d’un film insignifiant est bien souvent insignifiant.
– Dîner à la grecque : Ce petit reportage nous enseigne les rudiments d’un dîner à la grecque réussi. Impertinent et inapproprié.
– Bêtisier : Peut-être plus marrant que le film lui-même.
– Bandes annonces : Les trailers VF et VostFr.

Image :

Dynamique et lumineuse, sans toutefois atteindre des sommets en matière de définition et de vitalité colorimétrique. L’esthétique et le rendu ne sont d’ailleurs pas meilleurs que ceux d’un épisode de Clem sur TF1.

Son :

Un peu de musique à droite à gauche, une utilisation très économe des canaux surround, un subwoofer au repos, le mixage 5.1 est du même acabit que l’image : fade et sans surprise.