Le 18 juillet 2022
Une histoire d’amour dans un paysage mythologique. La mise est en scène est un peu trop figée, mais quelques séquences disent le potentiel beau téléfilm que ce récit aurait pu susciter.
- Réalisateur : Rolando Colla
- Acteurs : Bruno Todeschini, Marc Barbé, Alessia Barela
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Italien, Suisse
- Distributeur : Filmcoopi
- Durée : 1h37min
- Date télé : 18 juillet 2022 15:05
- Chaîne : Arte
- Titre original : Sette giorni
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Résumé : Ivan, un botaniste français, vient à Levanzo, une petite île au large de la Sicile, pour organiser le mariage de son frère Richard, ex-toxico à la santé fragile, qui sera célébré une semaine plus tard. Sur place, il rencontre Chiara, une amie de la mariée qui est venue de Pise. Entre eux, l’attirance est irrésistible. Mais Chiara vit en couple et Ivan ne souhaite pas s’engager...
Critique : La faible superficie de l’île où vivent ses habitants en autarcie, sa nature à la fois sauvage et hostile, constamment balayée par le vent, forment le cadre d’une histoire d’amour où l’environnement semble prophétique. Le mariage ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices : la santé du marié est précaire (il se drogue et tente de décrocher). Quant à sa promise, elle ne cache pas ses craintes. Dans cette configuration plutôt défavorable, l’union se prépare, les musiciens conviés entonnent des chants traditionnels, mais Ivan est ailleurs, le visage douloureux. D’abord distants, les deux protagonistes apprennent à s’apprivoiser au gré de brèves conversations, qui deviennent plus personnelles, à mesure que les relations compliquées entre le héros et son frère suscitent de légitimes interrogations chez Chiara, d’autant que cette dernière connaît bien le futur époux, puisqu’elle habite le même quartier que lui.
Les sirènes de Levanzo évoque la rencontre de deux solitudes, initialement documentées par un montage parallèle : Ivan parcourt le bord des falaises un carnet à la main, Chiara semble une cliente perdue dans le hall d’accueil d’un large hôtel. Puis ils se rejoignent dans un phare abandonné qu’irradie la lumière méridionale. C’est là qu’ils se rapprochent, trop vite, et de manière attendue.
Le reste appartient à l’orthodoxie des premiers émois amoureux : une promenade à vélo, des baisers qui jouissent du temps arrêté, sur cette île où les aiguilles ont quitté l’horloge, une chambre qu’on cherche impatiemment, une chorégraphie aquatique filmée en contre-plongée où deux corps semblent éprouver le sentiment d’apesanteur, souhaitant sans doute « que les secondes soient des heures », comme le chantait jadis un célèbre poète.
Aux fins d’épicer l’affaire, le personnage masculin est mis devant le fait accompli : lui qui n’envisageait cette histoire que comme une bagatelle divertissante, se surprend à éprouver l’intensité du sentiment qu’il cache par la jalousie qu’il éprouve : l’objet de cette acrimonie est la relation que Chiara a d’abord tue, avant de l’avouer. Non, en fait, elle n’était pas libre.
Dès lors, le récit emprunte l’itinéraire balisé d’une romance passionnelle qui, en ces terres homériques, n’oublie pas de convoquer la mythologie. La jolie conclusion revisite, dans un crépuscule de circonstance, la tragédie d’Orphée et d’Eurydice. Dommage que les scènes précédentes se sentent obligées d’étirer un mariage couleur locale. En fait, on se fout du reste, on ne veut que ces deux-là.
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