Ma famille, le ciné et moi
Le 2 mai 2021
Un hybride animé, quelque part entre Les Simpson, une parodie des Indestructibles, les super-pouvoirs en moins… et la créativité sans limite de Sony Animation.
- Réalisateurs : Michael Rianda - Jeff Rowe
- Genre : Animation, Film pour enfants
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Netflix
- Durée : 1h54mn
- VOD : Netflix
- Titre original : The Mitchells vs. the Machines
- Date de sortie : 30 avril 2021
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Résumé : Katie Michell, jeune fille passionnée à la créativité débordante, est acceptée dans l’université de ses rêves. Alors qu’elle avait prévu de prendre l’avion pour s’installer à l’université, son père Rick, grand amoureux de la nature, décide que toute la famille devrait l’accompagner en voiture pour faire un road- trip mémorable et profiter d’un moment tous ensemble. Linda, mère excessivement positive, Aaron, petit frère excentrique, et Monchi, carlin délicieusement joufflu, se joignent à Katie et Rick pour un ultime voyage en famille. Mais le programme des Mitchell est soudainement interrompu par une rébellion technologique : partout dans le monde, les appareils électroniques tant appréciés de tous – des téléphones aux appareils électroménagers, en passant par des robots personnels innovants – décident qu’il est temps de prendre le contrôle. Avec l’aide de deux robots dysfonctionnels, les Mitchell vont devoir surmonter leurs problèmes et travailler ensemble pour s’en sortir et sauver le monde !
- Copyright Sony Pictures Entertainment/Netflix
Critique : En bientôt vingt ans d’existence, dont quinze sur les écrans de cinéma à travers ses productions, Sony Pictures Animation est parvenu à s’imposer comme l’une des grandes maisons du cinéma d’animation. Principalement connu du grand public pour les franchises Hôtel Transylvanie et Lego, le studio du géant japonais a su se démarquer de ses concurrents, par le caractère loufoque et l’humour totalement décomplexé de ses films, mais aussi par leur transversalité artistique. Le premier long-métrage représentatif du « style Sony » est sans aucun doute le très surprenant Tempête de boulettes géantes. Mais c’est en 2018, avec la sortie du génialissime Spider-Man : New Generation, que le studio entre véritablement dans la cour des grands. Porté par un succès public et critique mérité, Sony récidive avec Les Mitchell contre les machines, une comédie de science-fiction déjantée mettant en scène une famille qui l’est tout autant.
- Copyright Sony Pictures Entertainment/Netflix
Disons-le clairement, l’intrigue est conventionnelle : les robots ultra-perfectionnés d’une multinationale ont décidé d’éradiquer l’Humanité de la Terre. Seuls les Mitchell, parvenus malgré eux à passer entre les mailles du filet, peuvent mettre fin à la menace. Mais une famille aussi asociale et divisée peut-elle transcender ses différends pour sauver le monde ?
Les tenants et les aboutissants du long-métrage sont ainsi définis dans la première demi-heure. On se doute de qui est le méchant, on se doute des enjeux qui vont jalonner le film, on se doute de comment tout ça va se terminer.
Cependant, le scénario enchaîne les péripéties à un rythme ininterrompu. La narration à toute allure parvient à maintenir l’équilibre parfait entre scènes d’action, situations comiques et séquences intimes sans que le tempo du récit ne flanche. Ceci grâce à des personnages hauts en couleur qui ont l’art de toujours se fourrer dans des situations compliquées sans vraiment savoir pourquoi.
- Copyright Sony Pictures Entertainment/Netflix
Katie, l’héroïne, est une adolescente marginale vivant en marge d’une famille elle-même marginale : un papa baba cool amoureux de la nature, une maman excentrique, un petit frère mordu de dinosaures et un chien complètement perché. Les réalisateurs vont même jusqu’à confronter les Mitchell à leurs voisins, les Posey, une famille unie et joyeuse en toute circonstance, stéréotype du rêve américain.
Le paradoxe ne s’arrête pas là : Katie, bien que solitaire, apparaît comme une jeune fille tout à fait normale. Désireuse de s’émanciper, elle parvient à intégrer une école de cinéma, lorsque sa famille lui impose un road trip afin de resserrer des liens familiaux défaits. Pour sauver le monde et se retrouver elle-même, Katie va devoir réapprendre à être une Mitchell, c’est-à-dire à assumer sa part de bizarrerie.
Ainsi, à l’instar d’autres films de Sony Animation, Les Mitchell contre les machines se veut un éloge incisif de l’anormalité.
- Copyright Sony Pictures Entertainment/Netflix
C’est aussi un long-métrage en forme de déclaration d’amour au septième art. Non seulement parce que Katie passe son temps libre à réaliser des courts-métrages, mais aussi par la dimension transversale du film : en effet, de nombreux plans mêlent habilement animation 3D et 2D, effets stroboscopiques et mashup vidéo, plans de coupe en prises de vues réelles. Sans oublier la mise en abyme de la réalisation cinématographique, à travers les séquences des tournages des courts-métrages de Katie et les tranches de vie que ses parents ont filmées avec leur caméscope.
La mise en scène semble manger à tous les râteliers de la pop culture, des parcs de loisirs aux réseaux sociaux en passant par YouTube.
La critique de la dépendance aux nouvelles technologies est quant à elle volontairement caricaturale. Mais ce n’est pas cette morale facile que nous retiendrons des Mitchell contre les machines. Quand arrivera le générique de fin, nous nous souviendrons d’un film d’animation original, libre, d’une richesse narrative et visuel encore trop rare.
- Copyright Sony Pictures Entertainment/Netflix
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