Le 23 octobre 2022
L’écriture quelque peu surannée de cette comédie sur un certain monde d’après Covid ne parvient pas vraiment à déclencher le rire. Le résultat est plutôt affligeant.


- Réalisateur : Laurent Firode
- Acteurs : Irène Ismailoff, Patrick Dross, Matthieu Moerlen, Jean-Michel Marnet, Jean-Louis Garçon
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Bon Voyage Films
- Durée : 1h01mn
- Date de sortie : 26 octobre 2022

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Résumé : Une soirée dans un immeuble parisien où l’on découvre neuf situations qui chacune évoquent un sujet de société brûlant : crise sanitaire, luttes féministes, transhumanisme, Islam, mouvements identitaires (liste non exhaustive ! )... Sans aucun jugement mais avec humour, parfois burlesque, parfois grinçant, et le tout arrosé d’une bonne dose d’émotion. Et tous ces personnages hauts en couleur vont se retrouver réunis dans un final flamboyant.
Critique : C’est un immeuble parisien qui concentre à lui tout seul toutes les problématiques de notre monde contemporain : la peur maladive du virus du Covid, la flambée des prix, le féminisme, le transgenre, etc. Sans doute d’ailleurs trop de sujets dans un format aussi court, à savoir tout juste une heure, où la théâtralité constitue le fil conducteur du récit. Les saynètes s’enchaînent, alternant avec le fameux prélude de Franz Liszt qui apporte aux dialogues un peu de légèreté et de piquant.
- Copyright Bon Voyage Films
L’ironie est au rendez-vous de ce film. C’est incontestable. Pour autant, les dialogues en rajoutent dans l’exagération et l’emphase, portés hélas par des comédiens semble-t-il assez peu convaincus. On ne rigole pas vraiment et l’on peine à s’attacher à cette galerie de personnages aussi hirsutes qu’inégaux. Laurent Firode aurait eu intérêt à alléger son récit et porter son attention sur tel ou tel personnage. Même si le réalisateur ne poursuit pas la vraisemblance comme but du film, on est très gêné par le parti pris a priori réaliste de la mise en scène. Même la caméra peine à crédibiliser le propos, abusant des gros plans et des champs-contrechamps.
- Copyright Bon Voyage Films
Ce qui est toujours remarquable dans ce type de projet demeure l’opiniâtreté de réalisateurs militants à produire des films, loin du carcan administratif du CNC et de la distribution. Pour autant, cela ne donne pas non le plus droit de bâcler à ce point les dialogues et la mise en scène. Peut-être finalement que ce Monde d’après aurait gagné en intérêt en choisissant une scène de théâtre pour donner vie à tous ces personnages composites.