Un monument
Le 2 mars 2005
Une biographie comme une épopée pour retracer le chemin du créateur de la Cinémathèque française, figure majeure du septième art.
- Réalisateur : Jacques Richard
- Genre : Documentaire, Biopic
- Nationalité : Français
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– Durée : 3h32mn
– Le film sort en exclusivité à Paris le 1er mars au cinéma St André des Arts (on pourra le voir ensuite en province). Il est également visible au Cinéma l’Entrepôt à Paris.
Une biographie comme une épopée pour retracer le chemin du créateur de la Cinémathèque française, figure majeure du septième art.
Notre avis : Magnifique biographie du fondateur de la Cinémathèque française, le film de Jacques Richard est une épopée, par sa durée et son souci d’exhaustivité sans doute, mais surtout par la figure qui se dégage de cette suite d’interviews, d’extraits d’archives et de films, construite à la manière d’un puzzle. Il nous livre bien plus qu’une vie d’homme : une vocation qui dépasse le réel, une sorte d’anomalie historique. L’émotion est constante, tant dans les paroles d’Henri Langlois que dans les extraits de films et la fascination cinématographique transmise à toute une génération de cinéastes.
Construit chronologiquement, par un découpage méticuleux des interviews, ce film nous conduit de la création de la cinémathèque en 1936, en passant par le sauvetage difficile et dangereux de centaines de films durant la guerre, à la mort de Langlois en 1977, accordant la même place à ce qui peut sembler d’ordre anecdotique ou intime qu’aux grands axes de la naissance et de la chute (momentanée et orchestrée par le ministère Malraux) de l’ère langloise. Et c’est cette attention aux petites choses d’importance qui donne toute sa dimension à ce personnage de fou génial et passionné si essentiel au cinéma, démontrant que le réalisateur a su retenir la leçon donnée par Langlois lui-même qui fustige les spectateurs cinéphages armés de leur stylo et de leur carnet de notes, leur préférant les cinéphiles et les "mauvais élèves", parce que le cinéma c’est la vie nous dit-il, le cinéma ce n’est pas un carnet de notes.
Et c’est encore d’un bel engagement politique que nous devenons les témoins : de cette politique des auteurs qui ne disait pas encore son nom, d’une politique de l’art et aussi d’une politique de résistance qui, en février 68, préfaçait ce que serait la révolte étudiante. Quoi de plus beau alors que de voir toute cette mobilisation pour réhabiliter le fondateur du temple cinématographique ? Dans les années 70, répondant à un journaliste qui l’interrogeait sur la sclérose du cinéma français, Langlois parlait d’assassinat en douceur de ce cinéma. L’assassinat continue et, sans trop y croire, on est tenté d’appeler de ses vœux une nouvelle figure de cet acabit. En l’attendant, on peut toujours faire du cinéma comme ce beau documentaire nous y invite.
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