Le dernier face à face - Sergio Sollima - critique et test Blu-ray

Critique : S’il conserve quelques attributs du western spaghetti, tels que la dilatation du temps, le montage abrupt ou l’utilisation des gros plans et du zoom, Le dernier face à face s’éloigne des modèles et des excès d’un Sergio Leone pour proposer une variation respectueuse autour de thèmes classiques hollywoodiens. En exagérant un peu, on peut même le lire comme une réflexion stimulante à partir de L’homme qui tua Liberty Valance, puisqu’il reprend l’opposition entre violence et civilisation, incarnée ici par un hors-la-loi et un professeur. De cette opposition-fascination il tire le meilleur parti, s’amusant de codes voire de stéréotypes qu’il noie à loisir dans la poussière, le sang et la saleté.

Test Blu-ray

@ Wild Side Video

Une édition de choix pour ce western encore méconnu mais passionnant.

Les suppléments :
Il y a d’abord l’objet, bel effort esthétique pour un coffret très soigné ; le livret inclus fait le tour de la question par courts chapitres (le film, les différentes versions, la réception, les acteurs, etc.). Précieux et très informatif ; les illustrations sont magnifiques. Sur la galette elle-même, un entretien avec Jean-François Giré (29mn) propose une analyse intéressante du film (la « lucidité politique »), élargie au western italien et aux différences avec Corbucci et Leone (les deux autres Sergio), notamment sur la vision des femmes. À quoi s’ajoute un court et instructif module (4mn) sur la restauration.

L’image :
Évidemment, le confort visuel est quasiment inespéré, mais la restauration n’a pu supprimer quelques défauts, notamment un tremblé fréquent de l’image ; néanmoins, les couleurs et les contrastes sont corrects, même si les séquences ajoutées sont visiblement en-deçà.

Le son :
Claires et propres en général, les deux pistes (VOST et VF) manquent tout de même de chair et d’aération, et la musique conserve quelque acidité. La VF, pour la version longue, passe en VOST dans les séquences inédites. En ce qui concerne la VO, tout de même préférable, elle surprend encore par cette manie qu’avait le cinéma italien de post-synchroniser, parfois à la hache, les dialogues.