Le 19 novembre 2017
La présence d’Elvis Presley dans son premier rôle plombe un film pourtant attachant.
- Réalisateur : Robert D. Webb
- Acteurs : Richard Egan, Debra Paget, Elvis Presley
- Genre : Western, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Sidonis Calysta
- Durée : 1h29mn
- Titre original : Love Me Tender
- Date de sortie : 24 janvier 1958
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– Année de production : 1956
– Sortie DVD : le 1er décembre 2017
Résumé : Trois frères de l’armée des confédérés entreprennent de voler un trésor des Yankees, avant de découvrir que la guerre est terminée, et qu’ils sont maintenant considérés comme des hors-la-loi. Après s’être partagés le butin, ils rentrent chez eux, mais l’un d’eux, Vance, découvre que sa bien-aimée, Cathy, s’est mariée avec son jeune frère, Clint...
Notre avis : Le cavalier du crépuscule, traduction inattendue de Love me tender est un western singulièrement bancal, sans doute parce que Presley, qui n’était pas prévu, a bouleversé le scénario (et le titre) ; d’où cette impression tenace que les deux directions que prend le film ne se rejoignent pas et même cohabitent difficilement. Pour le pire, le côté du King, avec son interprétation hasardeuse de post-adolescent boudeur, avec aussi les quatre chansons ajoutées et définitivement anachroniques (on a même droit à un déhanché qui affole les fans… au milieu du dix-neuvième siècle !). Son rôle élargi oblige également à renforcer l’intrigue sentimentale, déjà grande pourvoyeuse de clichés : le soldat qui revient, trouvANT sa femme mariée à son frère, passe encore . mais les atermoiements, la jalousie croissante ou les dialogues dérobés et balourds, ça fait beaucoup. Et pourtant Robert D. Webb tire ce qu’il peut même de ces moments languissants : ainsi, quand Presley entonne la chanson-titre, choisit-il de filmer en gros plans les protagonistes dont les regards sont très révélateurs. Mais à l’impossible nul n’est tenu, et, malgré l’émotion dégagée par la mort du personnage, le voir chanter en surimpression côtoie le ridicule.
Ces handicaps sérieux ne doivent pas occulter l’autre direction du film, celle qui suit le parcours chaotique et finalement moral du vrai héros, incarné par un Richard Egan crédible. C’est là que Webb soigne particulièrement sa mise en scène : les séquences d’action surtout sont remarquables, qu’il s’agisse de l’attaque du train, modèle de suspens à l’économie, de l’évasion, ou de la poursuite du couple par les soldats, mais également de l’intense moment où l’on se demande si Presley va tirer sur son frère. Autant d’occasions de lécher les cadrages ou d’utiliser un montage très efficace. C’est que cette histoire est passionnante, qui mêle péripéties trépidantes et interrogations morales : préserver le couple de son frère, rendre l’argent, partir au loin : voilà les choix que doit affronter Vance, en héros droit et honnête. Le scénario se fait alors moins pataud, plus allusif, malgré une tendance aux dialogues redondants.
Le cavalier du crépuscule n’est pas un chef-d’œuvre, il s’en faut de beaucoup. Pourtant, avec sa photographie soignée et ses moments palpitants, il ne démérite pas vraiment et compense ses faiblesses par une énergie épisodique mais forte. Les amateurs du genre seront ravis de (re)découvrir dans une belle copie un film dont le charme tient à son aspect série B plus qu’à une greffe malheureuse et qui ne prend pas.
Les suppléments :
François Guérif porte un jugement nuancé sur le film, entre la réussite du début, quelques bonnes idées et les interventions d’Elvis Presley (8mn30) ; Patrick Brion énumère les excellents westerns de l’année 1956 (on avoue adorer ce rituel) avant de revenir sur la genèse du film, ce qui entraîne inévitablement des redites (6mn), même s’ils analysent différemment la prestation du King. L’éditeur ajoute trois bande-annonces de westerns et une galerie photos.
L’image :
En général, la restauration offre un noir et blanc contrasté, une image propre aux détails saisissants. Même la profondeur de champ est nette, on pourrait presque compter les feuilles des arbres. Quelques plans sont en-deçà, mais rien de déshonorant.
Le son :
Que l’on choisisse l’une ou l’autre version (2.0 ou 5.1), on aura un son sans bavures, aux dialogues limpides. Évidemment, il faut tenir compte des limites inévitables vu l’âge du film. Pas de VF.
Galerie Photos
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