Le 1er août 2021
Un film grave et léger à la fois, qui traite de la mort annoncée d’un père, lui-même acteur d’un jour dans la mise en perspective d’un tournage de fiction.
- Réalisateur : Dano Rosenberg
- Acteurs : Roni Kuban, Marek Rozenbaum
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Israélien
- Distributeur : Nour Films
- Durée : 1h40mn
- Titre original : The Death of Cinema and My Father Too
- Date de sortie : 4 août 2021
- Festival : Festival de Cannes 2020
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Résumé : Asaf, jeune réalisateur, offre à son père Yoel un rôle dans son prochain film. Quand Yoel tombe malade, Asaf met tout en place pour poursuivre le tournage. Dans une tentative de figer le temps, il partage avec son père son amour du cinéma pour affronter la vie, et la mort aussi.
Critique : Parler de la fin de vie est difficile. D’autant quand elle touche directement le père du cinéaste, Dani Rosenberg, qui milite pour terminer un film dont les acteurs sont les propres membres de sa famille. Il n’y a pas de pathos dans ce récit qui fait penser à un essai sur la création artistique et à une autofiction. Le réalisateur entremêle le destin funeste d’un père, son propre père, avec la complexité d’aller au bout d’un projet de cinéma. Rosenberg brouille les cartes. Il mélange les temporalités, les scènes réelles et jouées et, à la façon du fameux adage de Jean Cocteau, la fiction devient plus réelle que la réalité elle-même. Surtout que le scénario du film s’enracine dans une fuite familiale vers Jérusalem, du fait d’une guerre qui, espérons-le, n’aura jamais lieu entre l’Iran et Israël et dont les ressorts ont à voir avec le mensonge.
- Copyright Nour Films
Le point de vue de Dani Rosenberg consiste à mixer habilement l’humour et le drame dans un sujet totalement tragique, à savoir la fin de vie. Le réalisateur se met en scène à travers un personnage paumé, assez désinvolte, plus soucieux de terminer son film que de permettre à son père de se reposer et de soutenir sa compagne qui va accoucher. Il y a une urgence de cinéma. On comprend à demi-mot la complexité de trouver des financements, de construire et de diffuser des longs-métrages, dans un monde où la consommation, la vitesse prennent le pas sur la nécessité de s’aménager des espaces de respiration par la fiction. Et justement, le père étouffe d’un cancer monstrueux qui l’essouffle à chacune des scènes de tournage. Il résiste, mais finit toujours pas céder aux désirs de son fils de le traîner derrière la caméra, pour incarner ce grand-père qui entraîne toute sa famille dans la fuite des bombes supposées que l’Iran va jeter sur l’État hébreu.
- Copyright Nour Films
Le cinéma israélien a de surprenant qu’il se joue souvent des codes de la société sémite. Rosenberg se moque gentiment de ses compatriotes, tout en pointant les caricatures qui défigurent l’univers juif. Il propose un film sensible et intelligent, qui accorde une part belle à la paternité, la matière de la vie et la création artistique en général. On rentre dans cette histoire ingénieusement bâtie, comme si on avait été invité à prendre place dans cette drôle de smala où il est question de mort, de joie, de disputes et de rires, la vie en quelque sorte.
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