Le 20 octobre 2014
Encore un film d’animation somptueux visuellement, mais qui manque cruellement de contenu !
- Acteurs : Diego Luna, Zoe Saldaña, Channing Tatum
- Genre : Animation, 3D
- Durée : 1h35mn
- Date télé : 31 octobre 2019 21:00
- Chaîne : Gulli
- Titre original : The Book of Life
- Date de sortie : 22 octobre 2014
- Plus d'informations : Marla’s Movies
Encore un film d’animation somptueux visuellement, mais qui manque cruellement de contenu !
L’argument : Depuis la nuit des temps, au fin fond du Mexique, les esprits passent d’un monde à l’autre le jour de la Fête des Morts. Dans le village de San Angel, Manolo, un jeune rêveur tiraillé entre les attentes de sa famille et celles de son cœur, est mis au défi par les dieux. Afin de conquérir le cœur de sa bien-aimée Maria, il devra partir au-delà des mondes et affronter ses plus grandes peurs. Une aventure épique qui déterminera non seulement son sort, mais celui de tous ceux qui l’entourent.
Notre avis : Après Les Boxtrolls, voici un nouveau film d’animation familial pour la fête d’Halloween, cette fois-ci produit par l’increvable Guillermo Del Toro. Il est basé sur une légende vaguement mexicaine.
Si le film de Jorge R. Guttierez, pourtant mexicain lui-même, s’affiche comme de l’anti-Disney, il s’avère beaucoup plus cliché que Les Trois Caballeros, sorti en 1944. La Légende de Manolo pique même à Disney ses triplées nunuches de La Belle et la bête, éperdument amoureuses de Gaston l’orgueilleux, pour les transformer en admiratrices de Joaquin, pédant de l’histoire. On offre à Maria, la belle de l’histoire, un cochon (si si) qui rappelle le Spider Pig des Simpson, sans sa drôlerie et son insolence.
Aucun stéréotype sur le Mexique n’est oublié : des sombreros en tortilla à la rose entre les dents du mauvais charmeur en passant par l’arène. Seule originalité du film : une prise de position anti-corrida de la part d’un matador qui se rêve artiste.
© Twentieth Century Fox
On retrouve dans le film de Guttierez les banalités sur la mort, l’amour et la confiance en soi. Par ailleurs, Le gros dieu joyeux, doublé par Ice Cube dans la version américaine, a des lèvres épaisses, une chaîne en or et l’accent afro-américain (ce qui ravira, une fois de plus, les associations de lutte contre le racisme) et évoque les dieux ridicules du Hercule de Disney, sorti en 1997.
Manolo se rêve chanteur, et fredonne ses « compositions » à Maria, dont il est amoureux. Même sa guitare est cul-cul, et lui intime l’ordre de « chanter avec le cœur. » Les reprises des chansons récentes ne sont guère convaincantes, celles originales, écrites pour le film, sont déjà plus réussies.
Manolo est donc fou amoureux de Maria, mais il a pour adversaire Joaquin, un arrogant qui aimerait voler le cœur de la belle. Maria va-t-elle choisir le prétentieux macho ou le gentil garçon qui lui chante la sérénade ? Suspense. Un suspense si insoutenable que les dieux s’en mêlent. La Mort elle-même fait un pari avec ce qui semble être le dieu des Enfers. Chacun mise sur son favori (on retrouve ici l’amour du jeu de la sorcière dans Coraline).
Le film reprend aussi l’idée des Noces funèbres de Burton : le monde des vivants est ennuyeux (à mourir) tandis que le monde des morts est carrément plus fun. L’orgie de couleurs est à noter, à l’heure où les films dédiés aux jeunes spectateurs sont souvent d’une grisaille navrante. L’immense fête foraine nocturne rappelle le Pinocchio de 1940 (Disney, encore) mais ses couleurs fluo sont vite agaçantes, surtout dans cette production 3D. Ajoutez à cela une multiplication de gags, trop rapides et sans intérêt.
La Légende de Manolo essaie, cependant, d’allier tradition et modernité, en faisant de ses personnages des jouets en bois animés, et en remettant au goût du jour une légende ancestrale. Mais ce Toy Story à la sauce mexicaine n’est guère convaincant.
Rien de neuf, en somme, sous le soleil de Manolo. Le film remplit tout juste son office de divertissement d’Halloween, sans la grâce de L’étrange noël de M. Jack et de Coraline.
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Frédéric Mignard 20 octobre 2014
La légende de Manolo - la critique du film
De l’animation à la mode latina destiner à courtiser le public hispanique aux USA, bordélique, visuellement assez laid, avec un cadre narratif étrangement creux... Quelques scènes en enfer viennent sauver cette bien mauvaise idée de la somnolence généralisée.