Le 23 février 2024
Un film d’aventures plaisant, qui a le mérite de ne pas se prendre au sérieux et de jouer la carte de la satire.
- Réalisateur : Michael Crichton
- Acteurs : Donald Sutherland, Sean Connery, Lesley-Anne Down, Pamela Salem
- Genre : Aventures, Historique
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Les Artistes Associés
- Editeur vidéo : ESC Éditions
- Durée : 1h50mn
- Date télé : 4 juillet 2024 21:00
- Chaîne : Paris Première
- Box-office : 184 163 entrées France / 88 081 Paris Périphérie
- Titre original : The First Great Train Robbery
- Date de sortie : 28 juin 1978
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Résumé : 1855 : Edward Pierce décide de dévaliser le train qui transporte des lingots d’or destinés à payer les soldats anglais qui se battent en Crimée.
Critique : Inspiré d’un fait divers spectaculaire, La grande attaque du train d’or se divise en deux parties très nettes : la préparation du casse, avec la copie des quatre clés indispensables à l’ouverture du coffre, et le casse lui-même. Dans la première, qui commence par des images en noir et blanc assorties d’un commentaire sérieux, il s’agit pour Edward (Sean Connery) de se rapprocher des deux aristocrates qui possèdent chacun une clé et il joue de son aisance, de sa prestance pour s’introduire dans le Londres luxueux de 1855, celui des salons cossus et des grandes résidences. S’il réussit, affublé d’un acolyte aux doigts de fée (Donald Sutherland), c’est qu’il compte sur leurs vices : les combats de chiens contre des rats pour l’un, les femmes pour l’autre. Ce que laisse entrevoir le film, malgré l’allant du récit et le mode badin, c’est un monde où l’apparence seule compte, masquant des comportements pervers, comme la haute société camoufle des bas-fonds sordides et crapuleux. Au fond, Edward ne fait qu’imiter ce jeu d’images ou plutôt, à l’instar du réalisateur, il décide de mettre en scène, avec une ingéniosité sans faille, un spectacle convaincant : faire croire qu’il est amoureux d’une jeune fille pour lui soutirer des informations, que son amie est une prostituée et simuler une descente de police, feindre un vol pour pénétrer dans une pièce gardée, tout est prétexte à un divertissement orchestré par Edward, et évidemment par Michael Crichton qui adaptait là son propre roman. L’ensemble est rapide, léger, amusant parfois : ainsi le chien qui tue les rats s’appelle-t-il Lover ; quant aux sous-entendus graveleux, ils abondent et renforcent cette idée de vernis social qui recouvre mal des êtres pulsionnels. Edward lui-même, élégance faite homme, se rend responsable du meurtre d’un mouchard et passe son temps à mentir : à sa maîtresse qui lui demande s’il dit parfois la vérité, il répond non. Dans le film, ce n’est pas tout à fait vrai : pendant son jugement, il répond au juge qui l’entraîne sur les valeurs morales qu’il a agi par simple cupidité, ce qui déclenche une hilarité générale et la sympathie publique.
- Extrait du plan média - ESC Editions
La seconde partie repose encore sur une mise en scène plus rocambolesque : pour pénétrer dans le train, Edward imagine un faux mort, une fausse éplorée, et se livre à des acrobaties sur le toit du train (cascades effectuées par l’acteur sans trucages). On n’est pas très loin de Mission impossible, avec maquillage, complices, et prouesse physique. Avouons-le, cette longue séquence est plus banale, d’autant que Crichton ne maîtrise pas un rythme qui se voudrait trépidant. La succession de rebondissements côtoie l’enfilade de clichés et, malgré la bonne humeur de Sutherland et quelques trouvailles, le film perd de sa force en s’étirant laborieusement.
La reconstitution de Londres est impeccable, les acteurs efficaces, mais on retiendra surtout, plus qu’une mise en scène sans génie, le cynisme de Crichton : entre le peuple qui s’amuse d’une pendaison, le goût des combats animaux, la bêtise des policiers et des juges, pas grand monde ne sort indemne d’un jeu de massacre joyeux que Edward semble prendre plaisir à démasquer. On s’amusera beaucoup de ces coups de griffes, mais le film tient davantage de la comédie satirique que de l’aventure échevelée. Tout du moins réussit-il mieux dans la première que la seconde.
- ESC Editions
Les suppléments :
Outre deux bandes-annonces, le Blu-ray propose un entretien intéressant avec Laurent Chollet, incollable sur le film, son histoire, son tournage et tous ceux qui y ont participé (18mn).
L’image :
La copie restaurée est sans taches, même si l’éclat n’est pas toujours au rendez-vous : les intérieurs sont superbes, les séquences sombres beaucoup moins. Quant au grain, il varie mais reste inoffensif.
Le son :
Deux pistes, également claires mais un peu étouffées : les dialogues sont néanmoins audibles, et la musique de Jerry Goldsmith conserve l’essentiel de sa vigueur.
– Sortie DVD et Blu-ray : 9 octobre 2018
- Affiche originale - distribué par United Artists
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