Kill Your Darlings - Obsession Meurtrière - la critique + le test DVD

Une belle réunion de talent pour un résultat mitigé. Kill your Darlings intrigue, mais ne fait qu’effleurer son sujet.

L’argument : Allen Ginsberg, Jack Kerouac, William Burroughs… ils sont les plus grands écrivains américains du 20ème siècle. Kill your Darlings retrace l’histoire de leur rencontre et de leur révolte contre la société américaine. Au milieu d’une frénésie de fêtes, d’alcool et de passions interdites, tous ces jeunes gens enflammés perdent peu à peu leurs repères… jusqu’au meurtre.

Notre avis : La Beat Generation n’en finit pas d’inspirer les cinéastes. Après Sur la route ou encore Howl, le réalisateur John Krokidas se confronte à son tour à ce mouvement littéraire emblématique, et se heurte, tout comme ses prédécesseurs, à la mythologie.

© Koch Media

Plutôt que de se pencher sur l’apport littéraire de la Beat Generation, Krokidas s’intéresse plutôt aux contours des personnages, les fêtes, les dérapages, les expérimentations, et au final le meurtre, pour un résultat toujours trop académique, mais qui a au moins le mérite de changer d’optique par rapport aux films précédents, trop centrés sur une reconstitution minutieuse de l’époque et trop éloignés de la force des textes originaux.
Tourné en moins de trois semaines avec un budget serré, Kill your Darlings est esthétiquement maîtrisé, mais déçoit en partie sur le plan narratif. En effet, le réalisateur ne semble se perdre parmi les sujets traités, entre errances nocturnes, discussions passionnées, perte des repères et dérive, de sorte qu’au final, on ne sait pas très bien où il veut en venir.

© Koch Media

Le film peut néanmoins compter sur le talent de ses interprètes. Pour incarner ce groupe de personnes excessives et passionnées, le réalisateur a su s’entourer de bons comédiens : Daniel Radcliffe - qui s’est définitivement détaché de l’image du jeune Harry Potter - dans le rôle de Ginsberg, Dane DeHaan (Lucien Carr), Ben Foster (William S. Burroughs) ou encore Jack Huston, l’inoubliable Richard Harrow de Boardwalk Empire, qui incarne ici Jack Kerouac.
Tout se petit groupe livre donc de solides performances, dans un univers trouble qui rappelle évidemment les films noirs, les discussions littéraires en plus. Assez sage et parfois douteux, notamment quand il traite du personnage de Ginsberg, Kill your Darlings ne réussit pas à atteindre la profondeur des idées originelles de la Beat Generation, tout comme les précédents films, mais ce n’est peut-être pas son intention. Il reste néanmoins un film à découvrir et un premier essai assez réussi pour John Krokidas.

LE TEST DVD

Une belle édition DVD pour ce film qui aurait mérité une sortie en salles.

Les suppléments :

En guise de suppléments, nous avons droit à une rencontre avec Daniel Radcliffe et Dane DeHaan (6’) intéressante mais trop brève, des scènes coupées de peu d’intérêt et le commentaire audio du réalisateur, présenté sans sous-titres. Curieusement, le menu contient en lui-même un bonus supplémentaire puisqu’il montre la présentation du film au festival de Toronto.

L’image :

L’image, de facture classique, est très bien retranscrite dans cette édition SD avec une belle palette de couleurs qui tirent sur le jaune pour un effet plus "vintage".

Le son :

Deux pistes en Dolby Digital 5.1 sont proposées en anglais et en français. Elles sont efficaces, sans effets superflus, et mettent en avant les dialogues, au cœur du film.