Le 3 mai 2020
Diffusé le 22 avril sur National Geographic et disponible en replay, le documentaire sur la zoologue Jane Goodall revient sur son parcours, son engagement militant. Il est véritablement un appel à l’action.
- Réalisateurs : Kim Woodard - Elizabeth Leiter
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Américain
- Durée : 2h00min
- Date de sortie : 22 avril 2020
- Plus d'informations : https://www.nationalgeographic.fr/v...
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Jane : un message d’espoir reprend là où le documentaire Jane, sorti en 2017, s’était arrêté. En 1986, Jane Goodall arrive en scientifique à une conférence, de laquelle elle repartira en militante après avoir appris l’ampleur de la menace qui pèse sur les chimpanzés. Partant de cette transformation décisive, le film retrace trois décennies d’engagement de l’activiste en faveur de ces singes. Pour assurer leur protection ainsi que celle des autres animaux sauvages, pour améliorer les conditions de vie des chimpanzés en captivité et pour inciter la jeune génération à poursuivre son travail, Jane savait qu’il lui fallait agir. À une époque où la crise climatique nous submerge, la scientifique s’est donné pour mission de nous montrer les solutions à portée de main. Nous la suivrons au fil de ses voyages, 300 jours par an, à la rencontre d’écoliers à Zanzibar, de géants de la technologie dans la Silicon Valley, ou encore du Prince Harry… Avec sagesse et humour, elle délivre un message d’espoir.
Critique : La zoologue Jane Goodall est connue pour avoir changé, par son observation, des chimpanzés de Gombe, la perception des animaux qu’avaient à la fois le grand public et de nombreux de scientifiques. Partie vivre en immersion avec eux à l’âge de 26 ans, elle a observé les nombreuses similitudes comportementales entre notre espèce et la leur. Le documentaire de 2017, sobrement intitulé Jane, disponible sur Netflix, revient sur cette partie de sa vie que la scientifique considère comme ayant été la plus heureuse. Avec Jane, un message d’espoir, Kim Woodard et Elizabeth Leiter nous emmènent à la rencontre de la Jane actuelle, activiste hyperactive mue par une dévotion sans faille. Ce film nous permet de prendre conscience de l’impact de son parcours et de sa personnalité sur le monde scientifique, qu’elle met en lien avec la lutte sociale et écologique.
Militantisme tardif
N’aimant pas être mise en avant, Jane avoue que si elle n’avait pensé qu’à son épanouissement personnel, elle serait restée toute sa vie avec les singes. Elle est devenue militante sur le tard, à la suite d’une prise de conscience lors d’une conférence. Son combat pour les chimpanzés de Gombe s’est alors étendu à tous les chimpanzés d’Afrique, puis, plus globalement, à la protection de tout l’écosystème. Son amour pour cette espèce a été le moteur d’une lutte devenue universelle, notamment grâce au mouvement Roots and shoots qu’elle a fondé en 1991 et qui fédère des enfants et jeunes du monde entier autour de son combat pour la préservation et le respect du vivant. Ni l’âge, ni la fatigue ne semblent porter atteinte à son énergie :
« Une fois qu’on a commencé à agir, on ne peut plus reculer (…) chaque pas en engage un autre », confie-t-elle au journaliste.
Activisme pragmatique
Ce qui se dégage de ce documentaire, c’est que si Jane rassemble autour d’elle des millions d’admirateurs, c’est parce qu’elle est devenue une véritable icône. Elle incarne un certain type d’activisme et une manière d’être au monde : la vie en conscience et un militantisme qui place l’efficacité directe des actions menées au dessus de toute querelle idéologique et politique. Le concret avant les idées et le dialogue sans la colère. Un sang-froid à toute épreuve, malgré sa conscience lucide de la gravité de la situation.
Le mode d’action de Jane n’a jamais fait l’unanimité. Elle a été lourdement décriée lorsqu’elle s’est associée avec une compagnie pétrolière, qui lui a permis d’ouvrir un refuge pour les chimpanzés maltraités, et quand elle a visité à plusieurs reprises les centres d’expérimentations médicales qui utilisaient ces animaux comme cobayes. Elle a su se confronter aux pires atrocités sans baisser les bras, ce qui lui a permis de susciter quelques prises de conscience chez les scientifiques des laboratoires. Jane apparaît ici comme une figure sacrificielle : elle avance selon ses convictions, qu’importe les critiques, aussi virulentes qu’elles soient, et qu’importe la peine que lui inflige la vue des animaux en souffrance. Les réactions face à ses choix mettent en valeur les luttes internes qui tiraillent les mouvements de protection des animaux à travers le monde. Jane choisit toujours ce qui peut avoir une action positive directe envers les animaux. Un point de vue sujet à débat sur le long terme, mais qu’elle assume et justifie pleinement.
Écologie humaniste
Poussée par une énergie spirituelle qu’elle dit avoir reçue dans les forêts de Gombe, cette « Mère Teresa de l’environnement » prône une écologie tournée vers la collaboration humaine. Lorsqu’elle intervient avec sa fondation pour préserver des espaces naturels, elle le fait avec ceux qui habitent à proximité. Entourée de son équipe, elle explique à quel point la destruction des forêts nuit aux conditions de vie des populations qui en sont proches, et amène ces derniers à devenir parties intégrantes du combat. Jane diffuse la prise de conscience, l’espoir et l’action. Profondément féministe, elle qui s’est lancée dans sa carrière en faisant fi des préjugés et en bouleversant les codes, s’érige aussi en modèle pour toutes les femmes que l’on veut restreindre aux carcans délétères des modes de vie conservateurs. Par son parcours personnel, ses discours et missions, elle encourage les petites filles et les femmes du monde entier à utiliser leur énergie pour mener les combats qui leurs tiennent à cœur.
Le documentaire Jane, un message d’espoir, est un appel à l’action. Il porte en exemple les capacités à rassembler et fédérer de la célèbre scientifique, sa philosophie de vie profondément engagée et son énergie remarquable. N’hésitez pas à découvrir ce film instructif et touchant : Jane Goodall n’a pas fini de semer les graines du changement !
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.