L’homme en noir
Le 30 octobre 2012
Les affres du deuil selon Sandrine Bonnaire. Décevant, pour ne pas dire soporifique.
- Réalisateur : Sandrine Bonnaire
- Acteurs : William Hurt, Alexandra Lamy, Augustin Legrand
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Durée : 1h38
- Date de sortie : 31 octobre 2012
- Festival : Festival de Cannes 2012
Les affres du deuil selon Sandrine Bonnaire. Décevant, pour ne pas dire soporifique.
L’argument : Après dix ans d’absence, Jacques ressurgit dans la vie de Mado, aujourd’hui mariée et mère de Paul, un garçon de sept ans. La relation de l’ancien couple est entachée du deuil d’un enfant. Alors que Mado a refait sa vie, Jacques en paraît incapable et lorsqu’il rencontre Paul, c’est un choc. La complicité de plus en plus marquée entre Jacques et Paul finit par déranger Mado qui leur interdit de se revoir. Mais Jacques ne compte pas en rester là....
Notre avis : Cinq ans après Elle s’appelle Sabine, documentaire sur sa sœur autiste, Sandrine Bonnaire signe son premier effort de fiction. Présenté lors de la semaine de la critique en séance spéciale à Cannes, ce film s’inspire directement de la vie de la cinéaste. A l’origine de cette idée, un ami de sa mère ayant accompagné son enfance.
Le scénario, épineux, rapporte donc la relation qui se noue entre un homme d’âge mûr et le fils de son ex-femme. Une situation d’autant plus pénible que la séparation des deux époux, neuf ans auparavant, résultait de la mort de leur enfant dans un accident de voiture. J’enrage de son absence, dont le titre se révèle alors effroyablement explicite, relate le lien fort et déconcertant qui se crée au fil du temps entre Jacques (William Hurt) et le fils de Mado (Alexandra Lamy).
J’enrage de son absence est une longue descente aux enfers. Tout en s’appliquant à décrire le calvaire d’un homme rongé par le remords et le chagrin, le long-métrage piétine. La cause en est simple, l’expression de sentiments réels est rare. Le pathos, en revanche, imprègne chaque parcelle de l’œuvre. L’on pourrait arguer que les émotions sont contenues et non inexistantes… Mais cela serait se leurrer. Surtout au regard de la piètre performance d’Alexandra Lamy. A l’inverse, William Hurt est bouleversant de justesse. Son interprétation d’un homme aux portes de la folie est saisissante.
Sandrine Bonnaire, n’ayant plus à prouver son habileté de comédienne, nous laisse dubitatif quant à sa nouvelle casquette. S’inspirant des grands cinéastes avec lesquelles elle a tourné (on peut, à titre d’exemple, noter le prénom de Mado comme un hommage à Claude Sautet), la réalisatrice s’embourbe dans un registre qu’elle semble ne jamais maîtriser. Tout en limitant les dommages au possible, J’enrage de son absence devient alors une œuvre longue, étouffante et ennuyeuse au possible.
Pas un seul instant on ne s’attache aux personnages, et le jeune Paul (Jalil Menhenni) nous est aussi indéchiffrable que le mutique Jacques. On regrette alors une certaine complaisance dans la réalisation, qui s’imagine faire des silences des mots. N’est pas Hanneke qui veut.
J’enrage de son absence est une œuvre rébarbative qui n’exploite pas un sujet pour le moins poignant. Film à fort potentiel, on en ressort déçu.
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Frémon 30 octobre 2012
J’enrage de son absence - la critique
Film très lourd.Relève plus de la maltraitance à enfant.
Strip - tease familial de la part de Sandrine Bonnaire excellente actrice au demeurant.
La chemise de William Hurt reste toujours blanche dans la cave (sponsorisé par une marque de lessive ?)
Pourquoi nous infliger un tel film ???
Gilles de Nantes