Ils causent plus qu’ils ne flinguent
Le 8 juin 2007
Un divertissement mou, surpassé depuis par de nombreuses autres productions coréennes. Obsolète ?
- Réalisateur : Jang Jin
- Acteurs : Won Bin, Shin Hyeon-Jun, Jeayoung JUNG (Jung Jaeyoung)
- Genre : Comédie, Action
- Nationalité : Sud-coréen
- Editeur vidéo : Kubik Vidéo
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Un divertissement mou, surpassé depuis par de nombreuses autres productions coréennes. Obsolète ?
L’argument : Sang-yeon, Jung-woo, Jae-young, Ha-yeon sont tous les quatre des tueurs à gages. Reconnus pour leur professionnalisme, ils exécutent tous types de contrats sans poser aucune question inutile. Dans leur temps libre, ils partagent tous les quatre un même domicile, fantasmant sur une présentatrice météo et refaisant le monde par leurs grands discours.
Notre avis : Guns and Talks, ça flingue (un peu) et ça cause (trop). Oui mais, à quoi bon ? Le film a été produit en 2001, à une époque où la Corée était encore mal répertoriée sur la carte du cinéma mondial. Old Boy n’était pas encore passé par là. On accordera donc à cette oeuvre un intérêt anecdotique, prédécesseur sans génie de la déferlante d’œuvres à venir. Si le cinéaste sait faire preuve d’un certain savoir-faire dans les scènes d’action, plus rythmées qu’impressionnantes, il s’avère bien peu capable de tenir les rênes de son récit : l’histoire de quatre tueurs à gages en goguette et de leur quotidien difficile, entre contrats et romances chichiteuses. On se croirait dans du mauvais Tarantino (ce qui, pour certains, sera en soi suffisant pour justifier la vision du film).
Les personnages, qui se voudraient décalés et branchés sont bien trop caricaturaux pour susciter le moindre engouement. D’autant plus que l’humour tombe le plus souvent à plat. Le film se rattrape un peu sur le plan collectif, ce côté amitié indéfectible qui irrigue une bonne partie du cinéma asiatique d’action et qui parvient à faire illusion le temps de quelques scènes. La mise en scène, plus proche de la publicité (dans l’emploi des filtres, les cadrages, le découpage) que du cinéma semble annoncer un style esthétisant que Park Chan-Wook portera à son apogée. Non, décidemment, si on convient que cette production put créer la surprise (voire l’engouement) au moment de sa sortie, Guns and Talks s’avère aujourd’hui difficilement supportable et n’intéressera que les amateurs les plus aguerris de cinéma coréen.
Le DVD :
Les suppléments
Peu de suppléments pour cette édition française. Le making of est en fait un extrait de tournage d’environ quatre minutes. Sans voix-off, ce document, bien qu’amusant, est tout à fait dispensable. En plus de la bande-annonce originale, le DVD propose un documentaire exclusif intitulé Histoire des tueurs à gages dans le cinéma asiatique. Ce module de 21 minutes, en fait une interview de Julien Sévéon, spécialiste du genre, propose un éclaircissement appréciable sur l’évolution de la figure du tueur à gages dans les films asiatiques (Hong-kong, Japon, Corée, Thaïlande). Synthétique et documenté, ce bonus est assez passionnant et compense largement l’absence d’autres suppléments (l’édition coréenne étant bien mieux pourvue à ce niveau là).
Image & son
Si la copie présentée est relativement propre, le DVD souffre d’une absence de définition assez gênante. Le flou est de rigueur et gâche, en partie, le travail sur l’image. On peut également reprocher au film une compression assez hasardeuse. Autant de petits défauts qui sont difficilement compréhensibles pour une oeuvre sortie en 2001. Niveau son, le DVD propose uniquement la piste coréenne 5.1 sous-titrée en français. Guns and talks n’étant pas sorti en France, il n’existe pas de doublage, et c’est tant mieux ! Rien à redire à ce niveau-là : le son est clair et relativement péchu.
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