Game of thrones saison 6, episode 1 - La critique sans spoilers

La série culte de HBO s’offre une sixième saison qui se libère de la trame narrative imposée par l’auteur des romans, George R.R Martin. Malgré une réalisation toujours aussi flamboyante et des personnages forts, la série s’essouffle à vouloir trop en dire en trop peu de temps.

L’argument : La garde de nuit est plus que jamais divisée suite au meurtre brutal de son capitaine Jon Snow. Sansa Stark s’est échappée des griffes de Ramsay Bolton, aidée dans sa fuite par Theon Greyjoy. Daenerys Targaryen se retrouve en bien mauvaise posture, à nouveau prisonnière des Dothrakis. Quant à Jamie Lannister, de retour du pays de Dorne, il retrouve sa soeur Cersei pour lui annoncer une bien triste nouvelle.

Notre avis : Le phénomène Game of Thrones ne désemplit pas, continuant d’alimenter des débats planétaires sur l’avenir de tel ou tel personnage, les conséquences de l’émancipation narrative de la série par rapport aux romans - HBO n’a pas souhaité attendre la sortie du prochain livre et continue donc l’histoire indépendamment des futurs livres de R.R. Martin - et chaque épisode est accompagné de son lot de polémique et de rumeurs. ("Mais il est vraiment mort ???"). Malgré des qualités évidentes - la direction artistique, un casting quatre étoiles, des enjeux politiques forts et des personnages complexes - la série est à la traine depuis sa saison 4, perdue dans les méandres d’un récit choral qui condense trop d’histoires différentes dans des épisodes dont le format télévisuel commence à poser problème.

HBO ©

En 52 minutes, ce nouvel épisode navigue aux quatre coins de Westeros : Tyrion, Jamie, Sansa, Ramsay, Daenerys, Jorah, Ellaria, Melisandre, Margaery, Arya. Ouf ! S’il faut reconnaitre à la série d’HBO de maintenir l’intérêt malgré la profusion de personnages, on aimerait passer plus de temps en compagnie de chacun. Game of Thrones ne perd pas de temps, et un seul épisode semble condenser en son sein le potentiel narratif d’une saison toute entière. Difficile alors de retrouver la tension inhérente aux trois premières saisons, qui réussissaient, avec moins de personnages il est vrai, à installer une atmosphère au delà des qualités plastiques et des scènes chocs. Ces dernières sont toujours au rendez-vous, et la fin de l’épisode promet déjà de nouvelles interrogations autour de la sorcière rouge (délicate et mystérieuse Carice Van Houten). Au delà de son rôle d’introduction à la nouvelle saison - qui n’excuse pas des défauts cultivés depuis deux saisons déjà - on restera indulgent devant la qualité indéniable du show de HBO, ces 52 minutes nous ayant surtout donné envie de voir les 52 suivantes. Alors que le printemps arrive, on prend toujours plaisir à attendre l’hiver.