Jeunesse perdue
Le 2 novembre 2010
Face à la difficulté de vivre de deux jeunes filles, Jean Paul Civeyrac signe un film à fleur de peau aussi démoralisant que touchant.
- Réalisateur : Jean-Paul Civeyrac
- Acteurs : Élise Caron, Élise Lhomeau, Léa Tissier
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 3 novembre 2010
- Plus d'informations : Le site officiel
- Festival : Festival de Deauville 2010
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– Durée : 1h25mn
Face à la difficulté de vivre de deux jeunes filles, Jean Paul Civeyrac signe un film à fleur de peau aussi démoralisant que touchant.
L’argument : Noémie et Priscilla, deux adolescentes de milieu modeste, nourrissent la même violence, la même révolte contre le monde. Elles inquiètent fortement leurs proches qui les sentent capables de tout...
Notre avis : A première vue, Des filles en noir se présente comme un énième long-métrage sur la difficulté du passage à l’âge adulte. Il y a de ça mais pas seulement. Le réalisateur y filme surtout deux jeunes filles en marge de la société. Cette marginalité se traduit d’abord par leurs vêtements qui rappellent celles des groupes gothiques. Mais à l’inverse de ces derniers, leurs habits revendiquent moins leurs différences qu’ils expriment la noirceur de leurs âmes. Nulle réelle revendication donc mais plutôt une incapacité à exister, à s’épanouir dans ce monde.
Sans jamais virer au drame sociologique, Des filles en noir n’en oublie pas pour autant de confronter les jeunes filles à la société, en montrant leur incapacité à s’y adapter ou à se frotter aux institutions (flics, proviseurs, familles). Face aux questions existentielles des deux adolescentes et à leur quête d’absolu toute baudelairienne, Jean Paul Civeyrac nous laisse face à un vide sans fond, et démontre ainsi l’impuissance de la société à répondre à ces questions. Et si le film suscite un tel trouble, un tel malaise, c’est aussi parce qu’il renvoie le spectateur à ses propres interrogations.
Mais s’il n’empêche pas l’identification, Civeyrac pose une distance nécessaire vis-à-vis de ses personnages. Que le cinéaste ait fait appel à des actrices inconnues n’y est d’ailleurs sans doute pas étranger. Elise Lhomeau et Léa Tissier incarnent brillamment, et chacune à leur manière (les deux jeunes filles ont un rapport différent face au suicide), cette jeunesse à la recherche de sensations que ne peut leur offrir la vie de tous les jours (on pense beaucoup aux jeux de la mort qui sévissent actuellement chez les jeunes). Filmé comme un film à suspense (iront-elles au bout de leur acte ?), Des filles en noir ne laisse assurément pas le spectateur indemne...
La bande-annonce : ICI
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