Le 30 octobre 2016
Voyage intersidéral pour le pays de l’autisme. Secousses assurées.
- Réalisateur : Julie Bertuccelli
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Durée : 1h25mn
- Date de sortie : 9 novembre 2016
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Sélection Festival la Rochelle 2016
Résumé : A bientôt 30 ans, Hélène a toujours l’air d’une adolescente. Elle est l’auteure de textes puissants à l’humour corrosif. Elle fait partie, comme elle le dit elle-même, d’un « lot mal calibré, ne rentrant nulle part ». Visionnaire, sa poésie télépathe nous parle de son monde et du nôtre. Elle accompagne un metteur en scène qui adapte son œuvre au théâtre, elle dialogue avec un mathématicien... Pourtant Hélène ne peut pas parler ni tenir un stylo, elle n’a jamais appris à lire ni à écrire. C’est à ses 20 ans que sa mère découvre qu’elle peut communiquer en agençant des lettres plastifiées sur une feuille de papier. Un des nombreux mystères de celle qui se surnomme Babouillec…
Notre avis : Depuis toujours, Julie Bertuccelli est attirée par les thématiques traitant du droit à la différence et des difficultés qui nous poussent à nous surpasser. Elle l’a largement prouvé avec le bienveillant La cour de Babel en 2013. La difficulté de communiquer l’intéresse tout particulièrement. Aussi, sa rencontre avec Hélène, lors d’un spectacle théâtral où l’on présente les textes de Babouillec, et avec sa mère Véronique lui donne l’idée de réaliser un film démontrant qu’il existe bien d’autres formes d’expression qui recèlent des richesses insoupçonnées, pour peu que l’on accepte de franchir la barrière de nos préjugés et la routine des échanges codifiés. Ici, ce n’est pas le portrait d’un être handicapé qu’elle souhaite dresser mais bien plutôt celui d’une artiste à part.
- Copyright Pyramide Distr.
Toute jeune, Hélène est diagnostiquée autiste « gravement déficitaire » et placée, dès l’âge de 8 ans, dans une institution spécialisée où elle se replie sur elle-même. Lasse de ces résultats décevants, sa mère lâche son travail et décide de consacrer tout son temps libre à sa fille. A force d’amour et de détermination, elle découvre qu’Hélène, qui ne sait ni lire ni écrire, est capable de concevoir des textes à partir de lettres découpées dans des carrés plastifiés. S’ouvre alors un territoire sidéral qui n’appartient qu’à elle et qui, tout comme le cosmos, semble infini. Une auteure à l’intelligence toute particulière vient de naître...La réalisatrice la filme également dans sa vie quotidienne et dans ses multiples activités où ne s’exprime jamais la moindre trace d’apitoiement. Bien au contraire, dans le monde de Babouillec, tout n’est qu’humour, gaieté et dérision. Son œil malicieux et lucide ne perd pas une miette de ce qui se passe autour d’elle pour mieux l’analyser et souvent s’en moquer. C’est avec une intensité peu commune qu’elle nous « parle » des échanges entre son monde vaste et libre et notre monde trop occupé tout mettre dans des cases.
- Copyright Pyramide Distr.
Si la pétulance et la poésie de la demoiselle Babouillec est admirable, si le dévouement de sa mère, omniprésente à ses côtés, force l’admiration, si la générosité de Julie Bertuccelli à mettre sur le devant de la scène un personnage ordinairement inexistant aux yeux de la société est indéniable, force est de constater que le spectateur non averti reste à l’écart de cet univers impénétrable d’autant que la création de Pierre Meunier, le metteur en scène de Forbidden di Sporgersi, inspirés des textes de notre magicienne de l’au-delà n’est pas plus accessible que le langage de Babouillec.
D’autre part, il n’est pas certain que le cinéma, porteur d’images, parvienne à restituer toute la vigueur de cette écriture singulière.
A réserver donc aux intéressés et curieux, les autres risqueront l’ennui.
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