Dead Set : la série télé la plus gore débarque en DVD

Du gore oui, mais du pur britannique ! Une série culte avec une foule de zombies affamés qui débarque enfin en DVD en France...

L’argument : Une effroyable attaque de zombies enragés s’abat sur l’Angleterre. La contagion se propage très rapidement à l’ensemble de la population. Les participants de l’émission de télé-réalité Big Brother, coupés du monde, ignorent qu’ils sont les derniers survivants. Plus pour longtemps…

Notre avis : Diffusé en 2009 sur Ciné + Frissons, la série Dead Set apportait hargne et gore à la télévision britannique comme jamais auparavant. Un pur produit d’outre-Manche dans le ton (pas très éloigné par moment de Shaun of the dead), irrévérencieux au possible, totalement décomplexé dans les thèmes abordés (la télé-réalité façon Big Brother qui est totalement ridiculisé) et d’une violence inouïe pour le petit écran. Culte, oui, Dead Set l’est indéniablement, avec ses personnages cradingues et bêta qui suscitent profusion de rire. Le créateur de la série, Charlie Brooker, pur geek issu du milieu du journalisme et du jeu vidéo, proche de l’humour de Chris Morris (Jam, Brass eye et au cinéma Four lion), dégomme tout ce qui bouge dans un monde envahi par un virus qui transforme en zombie tout humain contaminé. Seuls survivants, des paumés de la réal TV en quête de célébrité, cloîtré dans leur loft-bunker, que l’on n’avait pas avertis que le monde s’entre-dévorait. Les idiots...

L’influence de Romero est partout, Brooker ne s’en cache pas, notamment lors de certains plans sanglants qui resservent la grande messe anthropophage du Jour des Morts Vivants. Toutefois, dans ce joli bordel en 5 épisodes, on restera quand même sur notre faim quant à la psychologie un peu limitée de l’ensemble du programme. Au beau milieu d’une apocalypse de chair et de sang, on ne ressent guère d’empathie pour des personnages assez irritables réduits à des stéréotypes exacerbés (la bimbo conne, le vieux pervers, le producteur véreux, le petit ami jaloux, le flic raciste qui disjoncte...). Pas de quoi stopper les amateurs de macchabées en furie, faute d’originalité, Dead Set offrira de nombreux morceaux de bravoure et notamment une attaque finale ahurissante de sauvagerie.

Le coffret DVD

Plutôt bien emballée, la série débarque avec pas mal de bonus pour nous rassasier.

Les suppléments :

Dix minutes de scènes supplémentaires viennent rajouter quelques moments plutôt sympas.
Un module sur la scène d’attaque de zombies finale donnent la parole aux morts maculés de sang (3’30)
Un making-of de 6’13 nous convie sur le tournage de la série. Très superficiel.
Les amateurs d’effets gore et de latex apprécieront les 10mn passées avec le maquilleur qui nous révèle ses trucs lors de la réalisation des séquences les plus monstrueuses de la série.
5mn sur le plateau du faux Big Brother... Chaque pièce reconstituée nous est présentée par le créateur de la série, visiblement peu amateur de la TV poubelle façon Loft Story.
Une interview de 4mn avec le réalisateur nous étonne dès le début par sa contradiction. Celui-ci annonce qu’il n’est pas fan des films de zombies, mais qu’il a bien aimé le ton du scénario... Euh, Dead Set exploite pourtant pour la télévision toutes les ficelles vues précédemment, non ?
Charlie Brooker, producteur, scénariste et créateur de la série révèle la genèse de la série (6mn). Un peu trash dans l’humour, Brooker, lui, ne cache pas son enthousiasme quant aux séries B de zombies et voue un vrai culte à George A. Romero. Il nous livre également son avis sur les spectacles de télé réalité. Très intéressant.
Davina, la présentatrice Zombie prend la parole sur le plateau pour une interview de 6mn.
Près de 4mn d’interview avec le comédien qui incarne le producteur déchaîné de la série, de loin le personnage le plus antipathique.

L’image :

Dead Set propose une image volontairement télévisuelle qui peut quelque peu désarçonner les plus cinéphiles. On s’y habitue vite. L’édition française propose un master propre, certes perfectible dans la définition, mais de facture honnête.

Le son :

Une timide piste 5.1 DD nous est présentée en VOSF ; elle distille une certaine sauvagerie par moment, mais reste en sous-service. La VF, elle, nous plaît moins. Ce n’est pas tant la stéréo, mais le doublage qui ne nous convainc point.