Dark Water
Le 15 juin 2020
Si cette série italienne, qui mêle joyeusement les références, nous embarque dans un récit sinueux, elle nous laisse un peu sur notre faim. Laissons-lui le bénéfice d’une probable suite à venir pour nous éclairer…
- Réalisateurs : Fabio Mollo - Lyda Patitucci
- Acteurs : Valeria Bilello, Luca Lionello, Federico Russo, Margherita Morchio
- Nationalité : Italien
- : Netflix
- Durée : 7 épisodes de 46 à 51 minutes.
- VOD : NETFLIX
- Scénariste : Ezio Abbate
- Genre : Fantastique
- Titre original : Curon
- Date de sortie : 10 juin 2020
- Plus d'informations : Curon
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Résumé : Une femme retourne dans son village pour la première fois depuis dix-sept ans. Mais lorsqu’elle disparaît mystérieusement, ses enfants doivent affronter un sombre héritage.
Critique : Le clocher que l’on voit sur l’affiche et lors des premières secondes existe réellement. Il s’agit de celui de l’église du village de Curon, au nord de l’Italie, non loin de l’Autriche. Ce village a été noyé dans les années cinquante pour les besoins de la construction d’un barrage. Le lac de Resia qui le recouvre est une curiosité locale et une ancienne légende dit que l’on peut entendre certaines nuits le clocher sonner. Sauf qu’il n’y a pas de cloches, puisqu’elles ont été retirées avant l’immersion du village. Depuis, un nouveau hameau a été construit sur les hauteurs du lac.
Partant de ce lieu assez sauvage par sa géographie, de cette légende et de sa petite communauté cosmopolite où se côtoient des familles d’origines autrichienne et italienne, les quatre créateurs et scénaristes de Curon, Ezio Abbate, Ivano Fachin, Giovanni Galassi et Tommaso Matano, nous livrent d’abord une histoire où il va surtout faire froid, humide et souvent nuit. Dans cette série, tout est d’abord une question d’ambiance. Une ambiance posée, telle une fondation, dès l’ouverture, avec un plan de nuit du clocher planté au milieu de ce lac calme et sombre. Un drame se noue dans une grande demeure où une adolescente, Anna, est témoin de l’assassinat de sa mère, avant de s’évanouir. Dix-sept ans plus tard, devenue femme et mère de deux jumeaux, Daria, une fille, et Mauro, un garçon, elle retourne à Curon. Ils roulent de nuit, suivis en plan aériens, passent devant le clocher, avant d’arriver à la grande demeure qui s’avère être un hôtel vide, où seul réside le père d’Anna. Inévitablement, on pense à Shining. La suite ne nous donnera pas tort avec un enchaînement d’événements étranges, en particulier dans une certaine chambre.
- Elle est sombre, mais elle est bonne… »
- Copyright Loris T. Zambelli/Netflix
Curon déroule un sinueux récit, comme les sentiers et pentes bordant le lac, via le prisme d’une chronique rurale. Celle d’un village où Anna, ses enfants et leur grand-père, vivant reclus depuis des années dans son hôtel, sont très mal venus, pour ne pas dire détestés ou carrément maudits. La chronique d’une petite communauté où tous se connaissent, vivant presque coupés du monde, au rythme de la nature, de la forêt et de ses loups, de l’église, du café et du collège, pour les ados, ou de leurs soirées dans les vestiges de bunkers fascistes. Au fil des sept épisodes, les auteurs distillent une intrigue dont on ne devine pas où elle nous conduit, mais qui nous captive vraiment. Si le thème de la double personnalité, sommeillant en chacun, semble vite émerger, au sens figuré, mais aussi au sens propre comme on le découvre lentement, les raisons de ce « phénomène » forment un mystère tendu au fil des épisodes. Des épisodes qui prennent le temps de la contemplation, portés par une photographie onirique de ce lac noir miroir du clocher, de ces forêts escarpées, de cet immense chalet hôtel et de ce village dans un autre espace-temps, avant qu’un petit détail ou événement vienne ajouter une couche d’angoisse.
-Ah mais grave, et en plus il n’y a même pas de 4G… »
- Copyright Netflix
Si nous pensons à Shining, au fil des épisodes se télescopent joyeusement d’autres références. Des airs à la Twin Peaks, une vague intuition à la Body Snatchers, si ce n’est un soupçon d’Exorciste, et comme il s’agit d’une production Netflix, autant s’autociter avec Dark pour les nombreux décors forestiers, tunnels, grottes et bien entendu, ce groupe d’adolescents au cœur de l’intrigue, dans le froid et l’humidité.
Les derniers épisodes, qui empilent des situations assez flippantes, donnent une résolution, mais nous laissent hélas sur notre faim, malgré un impressionnant plan final qui remet habilement une pièce dans la machine à terreur. Car si on comprend comment « fonctionne » cette « malédiction », son "pourquoi" reste toujours obscur. Inutile de vous dire que nous attendons une suite pour nous éclairer sur ce fichu clocher. Ou pas.
- Copyright Netflix
- Copyright Netflix
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