Le 27 avril 2021
Le voyage mémoriel poignant en Allemagne d’une nonagénaire, accompagnée d’une toute jeune femme. Une belle et émouvante illustration de la mémoire, couronnée d’un Oscar 2021 mérité.
- Réalisateur : Anthony Giacchino
- Genre : Court métrage
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Time Travel Unlimited
- Durée : 24min 50 sec
- Date de sortie : 16 février 2020
- Plus d'informations : Le lien vers le film
- Festival : Les Oscars 2021
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Résumé : Dans les Hauts-de-France, Lucie Fouble, jeune étudiante, travaille bénévolement à la Coupole d’Helfaut, mémorial de la Seconde Guerre mondiale. Elle réussit à convaincre Colette Marin-Catherine, une ancienne résistante, à se rendre au camp de Dora où son frère déporté a trouvé la mort. Démarche que, depuis sixante-quatorze ans, la vieille dame s’était toujours refusée d’accomplir.
Critique : C’est à un voyage de mémoire à dimension humaine que nous convie le documentariste américain Anthony Giacchino. Sans faire de cours d’histoire et encore moins d’avoir la prétention d’asséner une quelconque morale, le récit suit le voyage de deux femmes que (presque tout) oppose. L’étudiante de vingt ans, future historienne, passionnée par la Seconde Guerre mondiale, a un besoin viscéral de se rendre sur les lieux de déportation, et, dans sa fougue, réussit à convaincre une résistante qui avait fait le choix de tourner la page. Cette dame, Colette, quatre-vingt douze ans, dotée d’une forte personnalité, est farouchement contre la notion de héros et plutôt hostile aux commémorations.
Mais, touchée par la démarche de Lucie, elle va accepter de la suivre jusqu’en Allemagne où son frère a trouvé la mort à seulement dix-neuf ans.
Pas de discours, ou plutôt si un, esquissé par un Allemand qui fait partie du comité d’accueil réservé à Dora. Il sera vertement interrompu par Colette : celle-ci refuse les éloges. Elle est juste venue pour commémorer son frère, un peu comme on se rendrait au cimetière. Mais l’émotion sur les lieux sera plus forte et emportera les deux femmes à la sortie du camp.
Si elles sont émues, nous aussi. Ce voyage intergénérationnel touche par son extrême simplicité, et fait plus pour la mémoire que bien des propos, ou que bien des films historiques, aussi précis soient-ils.
Cette œuvre d’utilité publique vient de recevoir l’Oscar 2021du meilleur court-métrage documentaire. C’est amplement mérité.
