Le père de Fanfan et le mari de Martine...
Ancien affichiste, décorateur et journaliste, c’est en dirigeant Fernandel que Christian Maudet, alias Christian-Jaque (1904-1994), entame, au milieu des années 30, un carrière prolifique (plus de 70 titres au total) avec des films comme Raphaël le tatoué ou Les dégourdis de la onzième. Ces premiers succès lui permettent de réaliser des films plus ambitieux et plus insolites, à la marge du fantastique. Il adapte dans cette veine le romancier Pierre Véry (Les disparus de Saint-Agil, 1938, L’assassinat du Père Noël, 1941) ainsi que le Carmen de Mérimée (1942). Après la guerre, il signe plusieurs adaptations classiques (Boule de suif, 1945, La chartreuse de Parme, 1947) et connaît un succès mondial avec Fanfan la Tulipe (1952) qui lui vaut un Prix de la mise en scène à Cannes et un Ours d’argent à Berlin. Vient alors Martine Carol qu’il épouse et fait tourner dans des reconstitutions historiques (Lucrèce Borgia, Madame du Barry), contribuant a faire de cette jolie blonde le premier sex-symbol de l’histoire du cinéma français... avant qu’elle ne soit détrônée par BB que Christian-Jaque dirigera également dans Babette s’en va-t-en guerre (1959). Vers la fin de sa carrière, il essayera de renouer avec le succès de Fanfan en dirigeant Alain Delon dans La tulipe noire (1963)... Mais le panache n’était pas au rendez-vous.