Born to fight

C’est la bonne vieille histoire du verre à moitié-vide et à moitié-plein.

L’argument : Le gouvernement thaïlandais déclare la guerre à tous les narcotrafiquants. Cette nouvelle politique amène la brigade des stupéfiants à resserrer l’étau autour du plus célèbre des barons de la drogue du sud-est asiatique, le général Yang. Officier de police intègre, Deaw fait partie de la section d’élite Arintharath dirigée par le commandant Puntakarn Ritdamrong. Mais à la suite d’une rafle qui tourne mal, ce dernier est abattu par un homme de main du général Yang. Celui-ci prend la fuite avant d’être finalement arrêté par Deaw. Pourtant, profondément marqué par la mort de son patron, Deaw décide de quitter la police. Il se laisse alors convaincre par sa sœur, championne de taekwondo, de l’accompagner dans un petit village au nord du pays. Découvrant la beauté de la campagne thaïlandaise, Deaw retrouve peu à peu sa joie de vivre. Mais le répit est de courte durée...

Notre avis : Le phénomène Ong-Bak a été tellement prospère qu’il fallait s’attendre à l’apparition d’avatars. Mais ce n’est pas de l’opportunisme. Comparativement, Born to fight fait preuve de davantage de soin au niveau de la mise en scène même si les effets ne font pas longtemps illusion. Les personnages sont si désincarnés que le résultat ressemble davantage à un jeu vidéo grandeur nature qu’à un potentiel objet filmique. Les combats sont réalisés sans câble mais les artifices pour les mettre en valeur s’avèrent gênants, essentiellement dans la seconde partie (répétition des mêmes scènes sous différents angles, ralentis abusifs...). Ces velléités formelles tentent de compenser un manque de moyens. Elles ne s’expriment pas au détriment de performances acrobatiques spectaculaires. L’un des bons points du film est d’user les dons des différents athlètes pour les faire combattre. Par exemple, les poutres et les barres parallèles permettent aux combattants de prendre un appui.
Les personnages sont taillés dans le marbre manichéen et l’intrigue se révèle lourde en conflits binaires et simplistes. De même, la folie des cascadeurs dans des scènes ardues peut susciter la peur (jusqu’où sont-ils prêts à aller ?). L’ensemble trouve ses limites dans des références appuyés au cinéma de Michael Bay (Rock, Armaggedon) afin de toucher un public occidental.

Cependant, le scénario, les enjeux dramatiques, les tensions anodines ne sont que les cache-sexe d’un opus musclé qui n’a pour dessein que de mettre en valeur des scènes de baston plus impressionnantes les unes que les autres. Le déficit narratif est ainsi compensé par l’efficacité tonitruante de ce divertissement pyrotechnique qui remplit son cahier des charges en souffrant néanmoins de ses ambitions démesurées.

Le DVD


Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Grosse déception avec des suppléments traités par-dessus la jambe à l’image de faux making of de cinq minutes où l’on n’apprend strictement rien sur le réglages des cascades. Il en va de même pour les Interviews, redondantes au possible (vingt-huit minutes d’ennui). Plus intéressants en revanche, les modules consacrés aux sportifs français Morad Sari et Wilfried Montagne qui ont consacrés leur vie au muay thai.

Image & son : Inutile de préparer une lettre d’insulte pour L’éditeur Studio Canal, Born to fight a été tourné avec cette image assez pauvre - il faudrait même saluer leur sens du respect de l’œuvre... Quoiqu’il en soit, formellement le film est un peu limite avec un grain passéiste qui dérange parfois. Mais évidemment, l’intérêt de Born to fight ne se situe pas là, et les cascades ne s’en retrouvent pas moins spectaculaires. Le DTS en français s’impose de lui-même, rien que pour entendre les os craquer distinctement.