Sauvez Tilly !
Le 15 juillet 2014
Retour sur les conditions de vie des orques en captivité dans ce documentaire en tout point exemplaire qui vient gratter sous les portes des parcs aquatiques à thème.
- Réalisateur : Gabriela Cowperthwaite
- Acteurs : Tilikum, Dave Duffus, Samantha Berg
- Genre : Documentaire, Film animalier
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Zylo
- Durée : 1h22mn
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– Sortie DVD : le 1er juillet 2014
Retour sur les conditions de vie des orques en captivité dans ce documentaire en tout point exemplaire qui vient gratter sous les portes des parcs aquatiques à thème.
L’argument : Le 24 février 2010, Dawn Brancheau, dresseuse d’orques expérimentée, trouve la mort au parc aquatique SeaWorld de San Diego. Au cours d’une représentation, la jeune femme a été attaquée violemment par Tilikum, une orque pesant plus de six tonnes. Partant de ce drame et de ces circonstances, la réalisatrice remonte le parcours de cette bête capturée en 1983 au large de l’Islande. À travers ce cas et d’autres, le film dénonce les traitements infligés aux orques dans les parcs d’attractions, ainsi que les conditions de travail des employés de ces établissements.
Notre avis : En cherchant à remonter les causes d’un accident mortel au parc aquatique Seaworld de San Diego, Gabriela Cowperthwaite se penche sur le sujet délicat des dérives de la captivité animalière. Comment une orque de six tonnes nommée Tilikum en est-elle arrivée à s’attaquer à une dresseuse habituée à passer des heures entières dans les bassins aux côtés de ce grand mammifère marin ? De sa capture au large des côtés islandaises en passant par les nombreux incidents survenus jusqu’à cette date funeste du 24 février 2010, la réalisatrice parcourt le destin controversé de Tilikum afin de soulever une prise de conscience autour d’un drame qui aurait pu être évité. De manière à appuyer son propos, elle donne la parole à plusieurs intervenants, dont des spécialistes en espèces marines et de nombreux anciens dresseurs du parc à thème Seaworld.
En surfant avec adresse entre images d’archives et témoignages, les nombreuses défaillances des conditions de vie en captivité nous sont exposés. Le constat reste sans appel, on comprend vite qu’il s’agit de méthodes tout simplement indignes infligées à des êtres vivants. La captivité et le confinement sont les dangers ouvertement pointés du doigt dans le documentaire. Pour des géants marins habitués à parcourir jusqu’à 160 km par jour à l’état sauvage, vivre parqué à l’intérieur d’un bassin exigu à l’allure de grosse baignoire aura donc de quoi générer une source de frustration chez l’animal. Cette origine probable au développement de psychose doit être prise en compte dans le cas de Tilikum.
Les anciens dresseurs appuient également là où ça fait mal : outre la formation et les connaissances parfois douteuses en zoologie marine ils déplorent un gros manque de soutien de la part de la direction de Seaworld lors des accidents. Pour en revenir à ces méconnaissances, l’exemple le plus flagrant reste celui de faire circuler aux visiteurs du parc des informations erronées (histoire de se donner une bonne image...) selon lesquelles les orques vivraient plus longtemps en captivité qu’à l’état sauvage (inutile de préciser que plusieurs études scientifiques sur le sujet permettent de nous le démontrer formellement).
Leurs témoignages ont de l’importance puisqu’avec tout l’amour qu’ils portent aux animaux et l’expérience qu’a pu leur procurer leur travail en tant que dresseurs, ils finissent presque tous par se repentir en admettant que les conditions de vie dans les parcs aquatiques sont loin d’être appropriées.
Savant mélange entre dénonciation et information, Blackfish fait figure de documentaire en tout point exemplaire (bien qu’il soit nécessaire de préciser que le point de vue de Seaworld sur la question n’a malheureusement pas pu être abordée). Gabriela Cowperthwaite réussit à soulever les bonnes questions tout en suggérant même de justes alternatives à ces dérives, à savoir, abolir la "détention" des grands mammifères marins dans les parcs à thème et laisser couler une retraite paisible aux captifs de longue date. La situation de Tilikum devrait donc bouleverser les spectateurs dévoués à la cause animale. Il y a de fortes chances que vous ne voyiez plus du même œil les zoos et autres parcs aquatiques après visionnage.
LE TEST DVD :
Les suppléments :
L’éditeur nous propose de nombreux suppléments, la bonne nouvelle est qu’ils s’avèrent tous recommandables et permettent de nous plonger encore un peu plus dans cette lutte contre la captivité :
– Captifs et vulnérables
– Captifs et vulnérables (suite)
– La vérité sur les orques sauvages
– Les alternatives à la captivité
– Interview de la réalisatrice Gabriela Cowperthwaite
– Souvenirs d’un ancien dresseur de SeaWorld
– Mort en captivité
– Interview de la réalisatrice lors du Festival du Documentaire de Sheffield 2013
L’image :
Certaines images d’archives ou documents amateurs utilisés pour le film ne ressortent pas toujours avec une netteté irréprochable à l’écran mais à côté de cela certaines images prises à l’état sauvage jouissent d’une texture beaucoup plus précise.
Le son :
Les VO (anglaise) et VF Dolby Digital 5.1 proposent des dialogues impeccables sans baisse de régime. Les sons d’ambiance se montrent un peu plus timides question spatialisation. On retiendra un thème musical qui procure quelques belles envolées, entre légèreté et sensation de venir côtoyer les grands espaces à pleins poumons.
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