Ballistic

Où l’on constate qu’un nouveau cinéaste asiatique est venu perdre son talent à Hollywood.

L’argument : Sever, tueuse professionnelle, cherche à venger la mort de son enfant. Jeremiah Ecks, ancien pisteur du FBI, cherche sa femme. A.J. Ross, responsable d’un service plus que secret, cherche à plaire à son patron. Robert Gant, industriel bourré de fric, cherche à acquérir une arme ultra-sophistiquée. Chacun cherche quelque chose, et pour le trouver les flingues vont sortir.

Notre avis : Il existe deux variétés de navets. Il y a d’abord le navet festif, qui rend joyeux par l’idiotie quasi surréaliste de ses scènes ou de ses dialogues. À voir au cinéma, c’est un peu indigeste, mais en vidéo ou à la télévision cela passe plutôt bien : celui qui a visionné les hilarantes aventures d’Harrison Ford en président des États-Unis dans Air Force One sait quel plaisir peut procurer le comique involontaire.
Il y a ensuite le navet dépressif, mal dans sa peau, n’assumant pas vraiment son statut de légume si bien qu’il en devient douloureux à regarder. Ballistic fait partie de cette deuxième catégorie. Pas divertissant pour un sou, le film du réalisateur thaïlandais Wych Kaosayananda - dit Kaos - s’enfonce au fil des minutes dans la nullité, s’affirmant comme l’une des plus grosses bouses cinématographiques de l’année 2004. L’ennui est total et l’envie de quitter la salle taraude très vite l’esprit.
Qu’est-ce qui fait que Ballistic est si mauvais ? Un peu tout il faut bien le dire, mais le scénario y est pour beaucoup. Le scénariste Alan McElroy - qui avait déjà commis les scripts de Spawn et de Détour mortel - construit une histoire sans queue ni tête, avec des dialogues particulièrement affligeants. Le suspense est inexistant, les scènes d’action d’une inanité rare, les personnages archétypaux à l’extrême. Antonio Banderas est ridicule dans le rôle éculé du flic déprimé et Lucy Liu épuise un peu plus son personnage d’égérie sado-maso.
Tourné à Vancouver en 2002, Ballistic aurait très bien pu rester dans les placards ou passer directement à la case vidéo. La société de distribution Quinta Communications en a décidé autrement. Elle aurait largement pu s’abstenir.