L’antre de la folie
Le 15 décembre 2012
Après Nip/Tuck, Ryan Murphy revisite les grands mythes des maisons hantées américaines à la Amityville pour le petit écran. Barré, tordu, pervers mais pas totalement satisfaisant.
- Acteurs : Jessica Lange, Dylan McDermott, Zachary Quinto, Denis O’Hare
- Genre : Fantastique, Épouvante-horreur, Série télé, Trash, Comédie horrifique
- : Fox Pathé Europa
– Sortie DVD : le 24 octobre 2012
– Saison 1 : 13 épisodes
Après Nip/Tuck, Ryan Murphy revisite les grands mythes des maisons hantées américaines à la Amityville pour le petit écran. Barré, tordu, pervers mais pas totalement satisfaisant.
L’argument : La famille Harmon, composée d’un psychiatre pervers, de sa femme meurtrie et de leur fille satanique, s’installe dans un manoir... hanté, après l’adultère du père et la fausse couche de la mère. Les esprits rôdent et sont bien décidés à les torturer, afin de les confronter à leurs plus grandes peurs...
Notre avis : Coproduit par le créateur des Destination finale, James Wong, et créé par Ryan Murphy et son pote Brad Falchuk (Nip/tuck), American Horror Story a mis la pression sur l’audimat aux USA en 2011, avec sa diffusion remarquée sur la chaîne FX. Un carton national pour une nouvelle plongée dans les audaces tordues et totalement déviantes de deux scénaristes qui avaient osé repousser les limites de la cruauté et du trash dans leur série sur la chirurgie esthétique. Graphiquement moins éprouvante, American Horror Story promet néanmoins sur le petit écran des scènes d’angoisse dignes des grandes productions cinématographiques comme Amityville ou Poltergeist : des morts à la pelle, des moments intenses de torture, des apparitions de fantômes barrés, notamment d’un casper qui erre dans la maison en tenue en latex pour aficionados SM, beaucoup de sexualité et de dialogues dépravés...
Il est évident que les premiers épisodes frappent fort, peut-être trop par rapport au rythme un peu languissant des épisodes de milieu de saison. La mise en place des intrigues passionne et sidère par son intensité pour une série télévisée qui ose rivaliser avec l’écran large. Le présent douloureux des nouveaux occupants joué par Dylan McDermott & Connie Britton (du Friday Night Lights), fraîchement arrivés avec leur fille dans une somptueuse demeure présentée dès l’introduction comme un lieu maléfique où l’on tue des enfants, est entrecoupée des récits passés de ses anciens hôtes aux issues toutes tragiques, chacun réapparaissant sous forme spectrale, faisant de cette bâtisse une antichambre assumée de l’enfer.
Comme dans tout lieu méphistophélique, l’atmosphère est lourde, tendue, et le soufre est palpable à la respiration des protagonistes. Aux massacres d’enfants ou d’un couple homosexuel, au viol de l’héroïne durant son sommeil par un monstre, au crime de masse dans un lycée... rien ne nous est vraiment épargné dans cette histoire de fou ou plutôt de folle, si l’on souhaite mettre en avant le personnage secondaire le plus machiavélique et le plus jouissif de tout ce grand bazar de l’épouvante, incarné par une Jessica Lange vieillissante qui ne redoute pas d’apparaître en voisine-mégère haïssable qui traite son enfant trisomique de "mongole" et qui l’enferme à chacun de ses caprices dans une pièce minuscule aux murs tapissés de miroirs, pour qu’elle puisse contempler sa laideur en face ! Une histoire de folle comme cette femme de ménage de l’au-delà qui se fait engager par tous les nouveaux locataires, et affiche un double visage en fonction du sexe de son patron. Elle apparaît comme une vieille femme auprès de sa maîtresse et, auprès des messieurs, comme une jeune nymphomane à la chevelure de feu, qui se caresse en solitaire ou s’amuse également aux plaisirs saphiques pour dévoyer son employé mâle. Enfin une histoire de folles, puisque ce provocateur de Ryan Murphy, sorti du placard depuis longtemps, caresse son public gay-friendly dans le sens du poil avec des personnages homos très explicites, joués avec délectation notamment par Zachary Quinto de Star Trek qui a récemment fait son coming-out. Ecris par un autre que Murphy, les dialogues auraient franchement pu apparaître par moment ouvertement homophobes, tellement les langues sont vipérines et la sexualité prédatrice, mais non, Ryan Murphy fait fi des conventions du politiquement correct et s’adonne à sa règle préférée de la perpétuelle transgression où tout le monde en prend pour son grade. Du moins en apparence.
Si American Horror Story est une série franchement réjouissante et parfaitement addictive, on pourra toutefois lui reprocher un certain conformisme malgré toute l’exubérance mise en oeuvre. L’obsession de la famille et celle de l’enfant qu’il faut protéger à tout prix passe aussi par un discours un peu ronflant sur l’adultère qui a ébranlé le couple qu’incarne Dylan McDermott et Connie Britton à l’écran. Peu enclins au pardon quand il s’agit d’oublier les parties de jambes en l’air illégales de leur moitié, les personnages de American Horror Story semblent préoccupés par ce qui apparaît comme le premier risque conjugal (cela se retrouve aussi chez les deux gays et dans le mariage rocambolesque du personnage froide comme la mort joué par Lange).
Cela ne serait pas bien grave si, cette série riche en suspense qui ose le crescendo régulièrement, ne s’achevait pas sur son pire épisode, un ultime segment de 50mn cette fois (contre 43 pour les autres) qui fait la part belle à la sacro-sainte famille recomposée sur un ton de comédie, alors qu’on s’attendait à découvrir d’autres fondations plus ténébreuses dans cette maison de l’horreur qui devient un peu trop habitée sur la toute fin. Cela en deviendrait presque grotesque. Bref, il n’est pas interdit de zapper le dernier épisode pour conserver l’excellente impression acquise jusqu’alors et, éventuellement, assister aux 5 dernières minutes qui flirtent de nouveau avec l’épouvante en offrant enfin une perspective sur les saisons à suivre.
Un coffret de qualité avec 5.1 et bonus pour les fans les plus exigeants.
Les suppléments :
On ne ressort pas très emballé par la forme des extras proposés. Il ne sont jamais passionnants à suivre, malgré une certaine quantité notable.
– La maison de l’horreur présentée dans le Eternal Darkness Tours à Hollywood : une visite totalement artificielle de 6mn résume la chronologie dramatique de cette maison.
– Derrière la peur : le making-of. 26mn prises sur le tournage. Encore une fois, c’est un peu ennuyeux.
– La scène d’ouverture : 8mn sur le montage, la musique, les effets-spéciaux qui ouvrent la série.
– Rencontrez les fantômes de la maison : très promotionnel... Les spectres prennent la parole pour présenter leur "Breakfast Club" de l’épouvante. Cela dure 14mn et cela n’a pas grand intérêt. Gare aux spoilers pour ceux qui n’ont pas encore fini la première saison.
L’image :
Qualité au rendez-vous avec une image plutôt bien définie, qui offre une texture visuelle savoureuse.
Le son :
Présentée en VO ou en VF 5.1 DD, on conseillera davantage l’équilibre de la piste originale. Attention, l’immersion promise par le 5.1 est plutôt limitée dans les arrières.
Galerie Photos
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birulune 19 janvier 2017
American Horror Story saison 1 - la critique + test DVD
J’ai pas encore fini le Blue ray mais je suis déjà totalement satisfait ! Entre le procès inversé du psycho-boy ( il a fait quelque chose de mal mais il semble avoir oublié il ne se rappelle que de la colère) et la rédemption de la mauvaise mère honteuse de sa gamine mongoloïde il y a presque tout les tabous dans cette série de dingue.
Ton message de père c’est quoi monsieur le pater familias qui fornique avec une étudiante parce que madame a perdu le bébé ???
Il faut les voir parler avec leur démon, de la colère refoulée de la femme trompée a cette autre colère, celle de la maitresse bafouée qui a un polichinelle dans le tiroir
A conseiller à tout les maris frustrés sur le point de tromper leur ravissante épouse.
C’est un" viatique" je crois le terme latinisant pour désigner ce genre de série de taré
Du grand cinéma ce truc je vous le dis !