Le Freak, c’est très chic
Le 30 septembre 2015
La deuxième meilleure saison après Asylum...
- Réalisateurs : Bradley Buecker - Ryan Murphy
- Acteurs : Kathy Bates, Jessica Lange, Frances Conroy, Emma Roberts, Wes Bentley, Angela Bassett, Sarah Paulson, Denis O’Hare, Evan Peters, Finn Wittrock
- Genre : Série télé
- : Fox Pathé Europa, Twentieth Century Fox Home Entertainment
- Chaîne de TV : Netflix
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
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Sortie DVD & blu-ray : le 30 septembre 2015
La deuxième meilleure saison après Asylum...
L’argument : 1952, dans la petite ville paisible de Jupiter, en Floride. Une des dernières troupes de saltimbanques ambulants menée par Miss Elsa Mars, composée d’êtres difformes et hors du commun, arrive en ville. Leur arrivée coïncide avec une série de meurtres horribles commis par un être maléfique qui menace aussi bien les habitants que les nouveaux venus. Les artistes de ce cirque différent vont devoir tout faire pour préserver leur vie dans un monde où ils n’ont plus leur place.
Notre avis : On prend les mêmes et on recommence. On connaît le procédé, les producteurs Ryan Murphy et Bryan Falchuk reprennent le cast des saisons précédentes en inversant les rôles, l’importance de chacun en tête d’affiche est également altérée, on modifie les noms des personnages et surtout le cadre...
Exit la maison hantée d’une saison 1 grinçante, l’hôpital psychiatrique d’une seconde fournée démente, où l’école de sorcière d’une 3e saison très bitchy. La 4e série s’inscrit dans la tradition sweet fifties de la saga en plantant son chapiteau au cœur d’un cirque des horreurs, sorte de cabinet des curiosités et du grotesque où les intervenants sont des êtres difformes, taxés en ces temps de monstres... Des "freaks" en anglais, dignes de La Monstrueuse parade de Todd Browing, auquel on rend un bien bel hommage.
Dirigée d’une main de fer par une tigresse d’origine teutonne, à la fois autoritaire et maternelle, incarnée par Jessica Lange, toujours incroyable dans l’excès de vilenie, l’âme imbibée d’ambiguïté exquise, tellement odieuse qu’on ne peut se décider à la haïr malgré tout, cette troupe est habitée par une femme amazone gigantesque, une femme-tronc, une femme poupée à la taille miniature (l’incroyable "ma petite’), un homme-homard... Le "bestiaire" est corsé, alors que les maquillages des vedettes (Kathy Bates, très digne, est une femme à barbe) côtoient la réalité difforme de vraies gens qui ont prêté leurs physiques atypiques à l’esprit tordu des créateurs de Nip/Tuck.
Dans ce monde en marge des normes et du décorum bourgeois, l’on apprend l’acceptation des différences au milieu de crimes crapuleux et d’orgies carnavalesques, où l’agitation du script tordu parvient toujours à susciter de l’empathie pour des personnages saltimbanques mi-fous mi-angéliques qui viennent questionner notre propre bienveillance et notre seuil de tolérance.
L’histoire du cirque, sorte de cabaret ambulant du bizarre, doit faire face à l’irruption de la mort incarnée par un clown psychopathe qui sévit dans le secteur, et provoque le soupçon des habitants de la bourgade à leur égard. Ce clown est lui-même évincé par un créature humaine encore plus démoniaque, un pur ersatz d’American Psycho, un esprit machiavélique assoiffé de sang dans un corps divin... Il deviendra peu à peu l’une des grandes figures de détraqués d’une saison qui ne manque pas de démence. Les freaks eux-mêmes deviennent secrètement la proie d’un escroc homo, à la difformité cachée entre les jambes, qui vient semer la mort dans leurs rangs, vendant leurs membres à un cabinet de curiosité malsain, où viendront baigner dans le formol quelques-uns des personnages les plus appréciés de la saison.
Avec une volonté de surprendre, les scénaristes ne se refusent aucun excès, osant écarter en cours de route, de façon abominable, des protagonistes centraux. L’hécatombe est constante et prend un tour particulièrement malsain lors d’un massacre à la Columbine, lors du dernier épisode, qui illustre de façon macabre la face cachée de l’Amérique dont American horror story aime se faire le portrait.
Hymne à la tolérance et à la différence clamé de la façon la plus politiquement incorrecte, dans le gore répulsif et la profusion de difformités, ce Freakshow est surtout l’occasion d’un déballage de très grands numéros d’acteurs, d’une bande-originale détonante (faire interpréter du Nirvana ou du Bowie au coeur des années 50, ça c’est rock !) et d’une réalisation aérienne particulièrement soignée. Avec son scénario habilement tissé sur 13 épisodes, dont un magnifique final pour célébrer l’ultime apparition de Jessica Lange qui quitte officiellement la saga, Freakshow est tout simplement la 2e meilleure saison de la franchise, après Asylum et vient logiquement rectifier le tir après une 3e saison qui s’était égarée dans le kitsch geignard !
A ne pas rater en vidéo, à partir du 30 septembre.
Intégrale de la saison 4 (13 épisodes) :
– 4.01 - Monsters Among Us
– 4.02 - Massacres and Matinees
– 4.03 - Edward Mordrake (Part 1)
– 4.04 - Edward Mordrake (Part 2)
– 4.05 - Pink Cupcakes
– 4.06 - Bullseye
– 4.07 - Test of Strength
– 4.08 - Blood Bath
– 4.09 - Tupperware Party Massacre
– 4.10 - Orphans
– 4.11 - Magical Thinking
– 4.12 - Show Stoppers
– 4.13 - Curtain Call
Le blu-ray s’accompagne de tous les avantages d’une HD généreuse, y compris de bonus compétents.
Les suppléments :
Plus d’une heure de suppléments, dont une très belle présentation des acteurs "freaks", qui, sans maquillage, présentent à l’écran leur différence. On y retrouve notamment la vraie "mon petit", personnage qui nous habite longtemps, mascotte du cast, de la troupe de monstres, mais aussi des spectateurs.
A découvrir également, making-of et interviews dans différents modules de poids :
– L’ouverture de la saison 4
– Petit coup d’œil sous le chapiteau
– Deux têtes valent mieux qu’une
– Le spectre d’Edward Mordrake
– Derrière le masque de la terreur
L’image :
Racée, formatée pour retranscrire une esthétique prononcée, l’image est somptueuse. Précise, contrastée, généreuse. Parfaite.
L’image :
Nous n’avons testé que la piste 5.1 DTS HD, en version originale. Elle investit magnifiquement les ambiances, avec quelques beaux arrières, et une utilisation du score toujours juste, parfois puissante.
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