Ainbo, princesse d’Amazonie - Jose Zelada, Richard Claus - critique

Critique : « Porté par une héroïne forte, avec comme toile de fond l’Amazonie, et teinté d’écologie, Ainbo se démarque de la plupart des films de divertissement familiaux. J’espère que le public se divertira de cette histoire très originale. »
Voilà ce que clame Richard Claus, coréalisateur du film, dans le dossier de presse du distributeur, Le Pacte. Sauf que ses affirmations sont contredites par le film lui-même, qui manque d’épaisseur scénaristique et esthétique, en narrant grossièrement les aventures d’une sous-Vaiana. Cependant, quelques jolies séquences parviennent à rendre l’ensemble regardable.

Copyright Le Pacte 2021

Le scénario a des exhalaisons de déjà-vu et re déjà-vu : une pré-adolescente un peu bornée et au passé familial mystérieux tente de donner un sens à sa vie trop rangée. La destruction massive de la biodiversité amazonienne par un esprit démoniaque va justement lui donner l’occasion de prouver sa valeur. Et si elle venait à douter d’elle-même, qu’elle ne s’en fasse pas, deux guides spirituels – un tapir et un tatou – sont là pour lui rappeler qu’elle doit avoir confiance en elle et surmonter ses peurs. Avouez, Monsieur Claus, qu’il n’y a rien de bien original là-dedans.
Mais il y a encore mieux ! La mise en scène est à l’image du récit : assez banale. L’animation fait le service minimum, les mouvements sont mécaniques et peu détaillés. Ainbo est ainsi un film d’animation de 2021 semblant avoir été réalisé au début des années 2000, avec un bien maigre budget. Il y subsiste malgré tout quelques séquences appréciables.

Copyright Le Pacte 2021

Si l’animation n’est pas d’une qualité extraordinaire, les décors exotiques, en scènes de jour comme de nuit, sont une petite source de joie pour les yeux. La rencontre entre Ainbo et Motelo Mama, une vieille tortue géante portant la vie sur sa carapace, est plutôt bien faite, tout comme celle avec un paresseux démesuré sur un torrent de lave et de pierres volcaniques.
Ainbo reste pourtant très à la surface de ses ambitions, de son script, de sa direction artistique. À la surface de lui-même en somme. Les moins de dix ans seront ravis, tous les autres l’oublieront au sortir de la salle obscure.