Le 2 septembre 2020
Une jeune femme britannique blanche rencontre un jeune homme noir africain destiné à être roi. Le destin de ce couple est passionnant, mais la réalisation très lisse et trop mélodramatique ne se hisse pas à la hauteur de cette histoire vraie, méconnue et édifiante, qui ne manquait pourtant pas de romanesque.
- Réalisateur : Amma Asante
- Acteurs : Rosamund Pike, Terry Pheto, Tom Felton, David Oyelowo, Jack Davenport
- Genre : Drame, Biopic
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Pathé Distribution
- Date télé : 11 juillet 2022 22:55
- Chaîne : Chérie 25
- Date de sortie : 29 mars 2017
Résumé : Londres 1947 : une jeune secrétaire progressiste, Ruth Williams (Rosamund Pike) fréquente, avec sa sœur Muriel (Laura Carmichael), les milieux branchés de la ville. C’est au cours de l’une de ces soirées qu’elle va faire la connaissance de Serestse Khama (David Oyelowo), jeune Africain originaire du Bechuanaland, un protectorat britannique (qui deviendra par la suite le Botswana). Celui-ci poursuit ses études en Grande-Bretagne, avant de rejoindre son pays où il est appelé à être roi.
Critique : Comme quoi : les belles histoires ne font pas forcément les bons films ! Il est vrai que le parcours atypique de ce couple mixte est totalement édifiant : une union de cette nature dans l’Angleterre de l’immédiate après-guerre, toujours coloniale et ouvertement raciste, relevait de la gageure. De plus, l’homme est destiné à être roi et retourne dans son pays, une blonde accrochée à son bras. Là-bas, les protagonistes vont être confrontés à la discrimination, sous une autre forme, d’une partie importante des Bechuanalandais. Y compris dans la propre famille du héros. Les deux personnages seront contraints de revenir au Royaume-Uni où Serestse Khama apprendra qu’il est banni à vie de sa nation par Churchill, qui, avant sa réélection en 1951, lui avait fait la promesse de restaurer son pouvoir.
Le couple tiendra et aura gain de cause après des années de procédure. C’est la belle leçon de cette histoire.
Maintenant pour l’illustrer, on a affaire à une mise en scène totalement fade et sans originalité. Les rebondissements, inspirés de faits réels, semblent provenir du plus pur mélodrame à l’américaine. Ce traitement cinématographique rend improbable des événements pourtant bien réels : on mentionnera l’attitude d’abord hostile des Bechuanalandais qui, tout à coup, devient favorable au couple, sans que l’on comprenne pourquoi, le revirement spectaculaire du père de Ruth, lequel découvre tout à trac que sa fille, qu’il a reniée jadis, est devenue extraordinaire, et ira même jusqu’à verser une larme. On notera enfin le portrait des officiels britanniques, chantres so british du Commonwealth. Leur évocation relève de la caricature.
En ce qui concerne l’interprétation, si Rosamund Pike est irréprochable comme souvent, David Oyelowo, acteur noir britannique, manque cruellement de charisme pour incarner un homme d’État, qui, lui, ne devait pas en manquer.
Dommage. Ce film relativement insipide lève un pan intéressant, méconnu et pas spécialement reluisant de l’Histoire britannique contemporaine.
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birulune 22 novembre 2020
A United Kingdom - la critique du film
L’histoire est écrite par ceux qui ont vaincu. Sacré César ! Churchill, César moderne, un de Gaule sans la chianlie, à dit toutes les phrases :"je suis leur chef, donc, je les suis tous" (lol) "je connais pas de pire régime que la démocratie, à part la dictature, la monarchie, etc"
J’en pleure de rire.
Parce que c’est vrai.
Comme cette histoire.
Édulcorée, certes, mais vraie. L’authentique ! La grande valeur de la vie quotidienne, une blanche qui repasse et papa rentre du travail, embrasse sa fille métisse sur le front et parle politique avec momone "il y a des diamants dans la cave" hourra ! Éboué (Fabrice), grand défenseur du pacifisme racial, à fait des films qui parlent tous de cet eldorado colonialiste:le Botswana. Je suis pas giscardien, mais sans l’Afrique, la France de de Gaule, c’est une voiture sans éssence (dixit le Point janvier 2011). Chialé autant que j’ai pu devant ce chef d’œuvre d’ingénierie raciale. Tout le monde est beau, propre, comme quand queen Elizabeth, la grande, va boire le thé dans les tribus, histoire d’oublier, histoire de DONNER UN BON COUP DE GOMME. J’ai préféré Narnia (ma Angèle se prend pour Lucie pevensy du royaume de d’Armoire lol) dans le registre. Très royaliste. J’adore quand, dans Naked gun numéro 1, Leslie Nielsen dit (y’a t il un flic pour sauver la reine ?) "même si la royauté nous semble à nous américains une bien belle connerie"
Megalol
C’était un bon moment de regarder ce film.
Voir une femme blanche faire une crise d’angoisse dans une voiture anglaise en pleine savane, c’est du dépaysement.
Voir un noir ne pas se faire casser la gueule par des blancs (le roi Sereste à appris la boxe anglaise) c’est du pacifisme racial, à la Éboué (Fabrice).
J’ai pas la gomme magique, mais comme dit ce gredin de Goethe, ce fichu poète schleu, on peut construire qqch de beau avec les pierres qui entravent le chemin. Merci au slammer chrétien Eurékâ de m’avoir fait connaître cette belle phrase.
On a tous été pris entre 2 feux, pas comme ce joli petit bonhomme de Sereste, pas à ce point (je suis roi de rien, j’ai même pas hérité du petit bout de forêt indéfrichable du fin fond du Midi Pyrénées de Louis Camille Hubert, mon aïeul !)