Le 12 août 2017
Entre humour et poésie, l’histoire naïve d’un homme qui s’éveille à la vie grâce à une rencontre fortuite.
- Réalisateur : Hector Cabello Reyes
- Acteurs : Benoît Poelvoorde, Alexandra Lamy, Pitobash
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Océan Films
- Durée : 1h31mn
- Date télé : 27 août 2020 22:55
- Chaîne : TF1 Séries Films
- Titre original : El Chino
- Date de sortie : 30 août 2017
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Résumé : Quel est le point commun entre une vache qui tombe du ciel, un quincaillier célibataire et maniaque, un jeune Indien perdu, et une jolie normande qui aime les quincailliers maniaques ? Une simple question : tout ce qui nous arrive relève-t-il vraiment du hasard ?
Notre avis : Cette première image d’une vache s’écrasant lourdement dans un lac pourrait, à juste titre, décontenancer le spectateur peu friand d’un univers à l’absurdité excessive. Qu’il soit immédiatement rassuré, 7 sept jours pas plus n’est rien d’autre qu’une fable romantique à la fraîcheur et à la légèreté récréatives. S’il s’agit du premier long-métrage de Hector Cabello-Reyes, il n’est pas pour autant un inconnu dans le monde du cinéma hexagonal. En effet, il a collaboré à l’écriture de plusieurs scénarios, entre autres Incognito, Barbecue et Retour chez ma mère. D’ailleurs si sa mise en scène, somme toute classique, ne retient pas particulièrement l’attention, c’est bien l’humanité dont il entoure ses personnages qui apporte toute sa richesse au récit.
- Copyright Ocean Films
Pierre (Benoit Poelvoorde) est un vieux-garçon bougon, propriétaire d’une quincaillerie sombre et triste dans une ville de province où il ne se passe pas grand-chose. Il se dispute régulièrement avec ses fournisseurs et n’est guère avenant avec ses rares clients. On ne lui connaît pas d’amis, à part Jeanne (Alexandra Lamy), une jolie jeune femme souriante et pleine de vie, étrangement amoureuse de cet ours à qui elle tente de déclarer un amour qu’il se refuse à voir. Sa misanthropie ne l’empêche pourtant pas d’être pétri de valeurs citoyennes. Aussi, lorsqu’il voit Ajit, un jeune migrant, se faire tabasser sur le port, il n’envisage pas d’autre solution que de lui porter secours et même si ça lui pèse de l’héberger, sept jours mais pas plus. Le bourru au grand cœur, voilà tout le paradoxe sur lequel s’appuie le réalisateur pour nous dépeindre un être infiniment attachant qui, à coup d’engueulades, de frictions et de surprises va apprendre à tisser un lien social qu’il croyait définitivement perdu.
- Copyright Ocean Films
Bien loin des rôles survoltés de ses débuts, à mi-chemin entre le Jean-René des Emotifs anonymes et le Paul-André d’Une famille à louer, Benoît Poelvoorde explore tous les registres de la comédie. Tantôt horripilant de maniaquerie, tantôt drôle de sincérité ou touchant de maladresse, il déploie avec une aisance égale une palette de jeu impressionnante. Le ressort comique et émotionnel du duo qu’il forme avec Ajit (Pitobash) repose sur leurs oppositions flagrantes. Tels des enfants, on s’amuse à suivre les vicissitudes que la vie impose à ces Laurel et Hardy des temps modernes (le petit qui ne cherche qu’à s’intégrer dans un monde qui lui est totalement étranger et qui, de ce fait, commet quelques impairs, réprimandé par un gentil ronchon qui lutte contre la solitude et le manque d’amour). Peu enclin aux effusions verbales, ce sont bien la virtuosité et la délicatesse du jeu de ce jeune acteur indien, méconnu du cinéma français mais immense star de l’Extrême Orient, à l’Afrique qui nous transportent dans ce tourbillon de vie tragi-comique. Chacun des deux protagonistes s’ingénie à ne communiquer que dans sa propre langue. La barrière du langage privilégie ainsi l’expression des sentiments au-delà des mots.
- Copyright Ocean Films
En ces temps de discours tous azimuts sur les migrants, le film prend soudainement une dimension politique et sociale inattendue. Pourtant, l’atmosphère picturale aux tons volontairement contrastés dans laquelle il baigne nous éloigne de tout désir de réalisme au point de nous persuader qu’il s’agit là avant tout d’un conte moderne dont le seul but est de nous promener en permanence entre rire et émotion et dont la morale pourrait se définir ainsi « Dans la vie, rien n’est jamais définitif. Un infime détail peut à tout instant la bouleverser sans que l’on n’y prenne garde »
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