We Are Living Things - Antonio Tibaldi - critique

Critique : Si le récit a pour toile de fond l’existence des extraterrestres, il est surtout centré sur la rencontre improbable de deux laissés-pour-compte issus de l’immigration illégale. Salomon, venu d’Arizona après la disparition de sa mère, habite dans un bâtiment totalement insalubre et ne survit que grâce à de petits travaux non déclarés. Chuyoa, arrivée plus récemment de Chine, est exploitée comme escort girl par un compatriote peu scrupuleux tout en travaillant dans une onglerie sous un faux nom.

C’est leur rencontre dans des conditions dramatiques, qui va les inciter à tenter de fuir pour sortir de leur quotidien sans avenir et essayer de réaliser leur rêve : se mettre en contact avec un autre monde.

Même si l’histoire flirte avec le surnaturel, elle reste pourtant ancrée dans une réalité sociale terrible et totalement déprimante. Les deux antihéros, qui essaient de provoquer une rencontre avec l’au-delà, avec tout un matériel fait de bric et de broc, réussiront-ils par ce biais de sortir de leur condition ? Rien n’est moins sûr.

Malgrè quelques plans très réussis, ce film non dénué de faiblesses, et usant trop d’une esthétique tirant vers le post-moderne, reste un peu trop énigmatique. Hésitant entre le périple lumineux de deux rêveurs et le polar social, il laisse tout de même un sentiment mitigé quelque peu frustrant.