Vendanges - la critique du film

Notre avis : Depuis une bonne quinzaine d’années, Paul Lacoste écrit et réalise des documentaires pour la télévision et le cinéma. En 2012, il consacre son premier long-métrage, Entre les Bras, aux cuisiniers Michel et Sébastien Bras, sur le thème de la passation de talent père et fils, dans un grand restaurant. En ces temps tourmentés, sa conscience le pousse à détourner sa caméra des créateurs-artisans au profit de ceux qui vivent dans la précarité, subie ou choisie.
Les saisonniers des vendanges seront les acteurs de cette réplique de démocratie où l’on croise des personnages divers aux motivations variées et pas toujours clairement énoncées. Sous prétexte de nous montrer un monde solidaire et collectif, le réalisateur enchaîne les témoignages de David, un grand gaillard, saisonnier par choix, heureux de travailler en plein air et sans patron fixe. Un peu plus loin, Michel, retraité, participe aux vendanges pour échapper à la solitude. Quant à Florence, sur-diplômée et issue d’une famille aisée avec qui elle n’a pas réglé toutes ses oppositions, elle vient, avant tout, chercher la chaleur d’une équipe. Et puis les autres : Benjamin, l’étudiant, Youssef, le stagiaire, Ilham, la révoltée à l’avenir incertain et pour qui ce travail saisonnier ne représente qu’une étape dans un avenir incertain.

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Tous sont attachants, leur entraide est réconfortante mais leurs trajectoires toutes opposées ne nous convainquent guère de la cohésion de ce groupe, immédiatement désintégré à peine les vendanges terminées. L’humour, la dérision et le bon sens peuplent leurs propos, les plans serrés sur les visages nous les rendent tous proches et on aimerait les connaître davantage mais le réalisateur, impatient de nous présenter ses vignes, les délaisse pour nous envahir de plans larges du paysage certes chaleureux sous ce soleil doré, mais sans réelle originalité. N’espérez pas non plus apprendre grand-chose sur la fabrication du vin. Une classe de bambins, en visite dans ces chais ne verra, tout comme nous, que quelques grappes de raisin vidées dans une cuve et donnant un jus rosé, sans autre explication, nous ramenant bien vite au milieu des vignobles, où quelques vendangeurs tour à tour gais, songeurs, en colère ou heureux d’être là s’agitent sous nos yeux, sans que l’on puisse vraiment partager ces instants de leur vie.

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De frustration en frustration, on se lasse de chercher en vain la finalité de ce qui nous est proposé et il est des moments où 1h16, ça peut paraître bien long.
Il est fort à craindre que ce Vendanges ne sera pas le meilleur cru de l’année.