Le 29 mai 2017
S’inspirant de divers faits réels, Undercover compense son manque de surprise par la justesse de ton du scénariste et ancien avocat Peter Moffat ainsi que celle des acteurs.
- Acteurs : Dennis Haysbert, Adrian Lester, Sophie Okonedo, Vincent Regan
- Genre : Drame, Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Thriller
- Nationalité : Britannique
- : TF1 Vidéo
- Date de sortie : 3 avril 2016
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Sortie DVD : le 12 mai 2017
Résumé : Maya Cobbina est une brillante avocate et une représentante pro-bono des prisonniers du couloir de la mort aux Etats-Unis. Pendant vingt ans, elle a défendu Rudy Jones, un homme injustement emprisonné pour meurtre. Au moment de son exécution, il a ces derniers mots pour elle : "Défonce-toi". Secouée, Maya retourne à Londres, auprès de sa famille – son mari Nick, son fils Dan et ses filles Clem et Ella. Les derniers mots de Rudy raisonnant toujours en elle, Maya trouve de nouvelles preuves probables pour un procès historique. Mais c’est sans compter sur de nombreux ennemis, prêts à tout pour ne pas réveiller la vérité. Des ennemis auxquels Maya ne s’attend pas du tout.
Notre avis : Avec de tels sujets gravitant autour de son récit plus que jamais d’actualité, Undercover aurait bien vite fait d’échouer dans la dénonciation outrancière et invasive vis-à-vis du déroulement de cette histoire de faux-semblants. Ce serait mal connaître les qualités de scénariste de Peter Moffat, dont il ne constitue aucun doute que ses compétences d’avocats jouent grandement à l’authenticité dont peut jouir ce nouveau drame policier anglais. Si le comportement de Maya et certaines situations surprennent par leur tournure (le Ministre de la Justice à l’autorité plus timide qu’une poignée de terre envers une pelle), elles s’inscrivent néanmoins dans une cohérence implacable crédibilisant un récit au contexte réaliste. Plaidoyer contre les discriminations judiciaires mais également contre la peine de mort, Undercover sollicite clairement des souvenirs de faits divers encore pas si lointains, comme cette polémique dans l’Arkansas en avril 2017 sur l’accélération des exécutions pour cause de péremption du produit létal, symbole de ce manque de changement dans certaines institutions judiciaires.
- Copyright : BBC
Immuable aux représentations à l’écran de procès, la série se saisit de son appartenance à un sous-genre dramatique bien codifié pour véhiculer avec force ses idées au cours de joutes verbales cisaillées et autres discours forts, notamment l’argumentaire de Maya dans l’épisode final, émouvant et révoltant par l’obstruction mise en place par les hauts représentants de la justice. Par l’insertion d’un personnage féminin au caractère bien trempé et déterminé dans un milieu si fermé sur lui-même, empêtré dans ses magouilles comme rouillé dans son fonctionnement, Undercover transpire la passion à défendre ses causes, sans en omettre pour autant l’extrémisation issue de l’énervement de la communauté afro-britannique. La série de Peter Moffat, à maintes reprises, rappelle que les Etats-Unis ne détiennent pas le monopole des discriminations étouffantes envers un pan de sa population, bien qu’ils soient le pays le plus fréquemment pointé du doigt pour cette raison. De la colère qui se dégage des personnages noirs du show envers un système s’insuffle la puissance d’une série qui peut compter sur sa solide écriture et interprétation à défaut de mener à bien une tension trop plate si l’on excepte quelques séquences clés du récit.
- Copyright : BBC
Plus drama que thriller, Undercover explore également à travers son récit familial un autre scandale ayant évincé la Metropolitan Police, mais sous une configuration particulière, plus propice à la mise en place du dilemme torturant le personnage de Nick. Captivante par la manière dont sont montrées les conséquences d’une double vie, surtout psychologiquement, la série approfondit sans se disperser son protagoniste infiltré, pose des éléments avant de les faire exploser dans la sphère familiale dans laquelle évolue Nick. Dommage, alors que Undercover avait su prendre le temps nécessaire pour déconstruire les liens entre Nick et Maya, de bousculer autant sa conclusion, abrupte, expédiée dans ses enjeux, porte ouverte à une saison 2 encore incertaine. Une frustration finale au goût amer, surtout devant la qualité d’écriture du reste.
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