Le 25 mai 2016
Quand amour, gloire et beauté se transforment en aigreur, haine et dépendance. Un docu-fiction qui choisit de faire la part belle aux querelles conjugales d’un couple de danseurs autrefois célèbres, au détriment de l’histoire d’une danse toute de sensualité, oubliant ainsi de nous faire tanguer d’ivresse


- Réalisateur : German Kral
- Acteurs : Juan Carlos Copes, Maria Nieves
- Genre : Documentaire, Musical
- Nationalité : Allemand, Argentin
- Durée : 1h25mn
- Date de sortie : 25 mai 2016

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Quand amour, gloire et beauté se transforment en aigreur, haine et dépendance. Un docu-fiction qui choisit de faire la part belle aux querelles conjugales d’un couple de danseurs autrefois célèbres, au détriment de l’histoire d’une danse toute de sensualité, oubliant ainsi de nous faire tanguer d’ivresse.
L’argument :Séparés par la vie, réunis par le tango : l’histoire de Maria Nieves et de Juan Carlos Copes, légendes du tango argentin.
(C) Bodega Films
Notre avis :Inspiré par le film Pina du célèbre Wim Wenders, dont il obtient le soutien, German Kral décide de réaliser un film sur le tango, mais bien plus encore sur les êtres qui l’ont incarné. Il choisit alors LE couple phare du tango argentin, celui qui a bercé son enfance : Maria Nieves et Juan Carlos Copes. Sans doute a-t-il voulu se faire plaisir, au détriment de nous autres, spectateurs. Car cette ancienne « danse des pauvres », fière et créative, qui a désormais gagné ses galons de noblesse dans le monde entier, aurait mérité davantage d’égards que ces interviews respectives entrecoupées de reconstitutions dansées par de jeunes artistes, retraçant l’histoire de nos plus très jeunes « tourtereaux ».
(C) Bodega Films
Maria, vieille dame de plus de 80 ans, est une tigresse séductrice. Elle parle (beaucoup) avec fougue de sa passion pour la danse et de son amour pour son partenaire. Aucun doute, elle a dévoré tout ça avec la même ardeur et surtout la même autorité. Mais quand il s’agit de dévoiler l’infidélité de celui qu’elle présente comme un traître, elle manie amertume et violence verbale avec la même vivacité de telle sorte que, quoiqu’il ait pu faire, (et dont finalement l’on se désintéresse quelque peu), on se prend presque de sympathie pour ce vieil homme peu bavard et presque taciturne, quand à son tour, il n’use pas de quelque remarque sexiste. Pour tuer tout glamour et toute élégance, on ne pouvait pas trouver mieux que ce déballage domestique hors de propos.
Pourtant, les images sont délicieuses et la lumière chatoyante éveille les sens. La somptueuse scène finale de l’enlacement de Maria et de Juan, porteuse d’une émotion pure, révèle toute l’ampleur du talent indiscutable de ce couple touché par la grâce chorégraphique. On regrette d’autant plus de n’avoir jamais eu droit à une danse dans son intégralité. Le réalisateur ne nous octroiera rien de plus que des coupes incessantes, certes aériennes et énergiques, mais qui ne feront que nous laisser sur notre faim.