Son vagin a des dents !
Le 7 mai 2008
Une comédie horrifique trash qui court-circuite les codes du teenage movie et zigouille le puritanisme ricain.


- Réalisateur : Mitchell Lichtenstein
- Acteurs : Jess Weixler, Hale Appleman, Josh Pais
- Genre : Comédie, Épouvante-horreur, Teen movie
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 7 mai 2008
- Festival : Gérardmer 2008

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– Durée : 1h28mn
Une comédie horrifique trash qui court-circuite les codes du teenage movie et zigouille le puritanisme ricain.
L’argument : Dawn est une adolescente qui essaie tant bien que mal de contenir sa sexualité naissante en étant une des membres les plus actives du club de chasteté de son lycée. Etrangère à son propre corps, la prude découvre que son vagin a la particularité d’avoir des dents...
Notre avis : Ce long métrage de Mitchell Lichtenstein, fils de Roy, possède un argument fantastique suffisamment alléchant (une adolescente découvre qu’elle a un vagin avec des dents) pour laisser craindre un de ces pétards mouillés bâtis sur ce genre de synopsis. Bonne nouvelle : Teeth ne fait pas partie de ces petites escroqueries de petits malins et va, sans faiblir ni mentir, jusqu’au bout de son délire trash. Son point d’orgue, c’est une visite chez le gynécologue - vraiment hilarante - où la jeune adolescente pourvue du vagin aux dents se pose des questions sur sa mécanique sexuelle (serait-elle frigide ? Mal constituée ? Anormale ?) et veut comprendre ce doux mal qui la dévore. La séance assez hallucinante ne rassure personne, ni le gynéco qui pourtant en a vu passer ni la demoiselle qui se nourrit d’idées déjà noires.
Teeth nous séduit dans sa capacité à tout transgresser (relation demi-incestueuse, plaisir coupable d’une première étreinte) et par son intelligence qui consiste à se moquer de toutes les conventions ridiculement dadaïstes du teenage movie avec ses flirts primesautiers, ses crétins glabres, son rock californien et ses défis de jeunes cons. Tous ces poncifs, Lichtenstein les retourne et privilégie la découverte du désir, sa reconnaissance. Et peu importe le temps que ça prend. Qu’il s’agisse de créer des digressions sensualistes (la « première fois », loin des autres) ou une vraie tension dramatique (mordra, mordra pas ?), ce divertissement ajoute à son arc une critique du puritanisme américain. En somme, une petite comédie drôlement gore, bricolée selon les règles D d’un Frank Henenlotter (Elmer, le remue-méninges ; Frankenhooker) qui explore quelques troublants fantasmes masculins et fait mal aux endroits les plus sensibles. Vous êtes prévenus.