Sugarland - la critique du film + test DVD

Notre avis : Pendant deux mois, le réalisateur australien Damon Gameau se rend aux Etats-Unis pour mener une expérience : se nourrir exclusivement avec des aliments contenant des mauvais sucres – du saccarose. Son objectif est de découvrir quels effets cette substance peut avoir sur l’organisme, à l’heure où le nombre de cas d’obésité et de diabète monte en flèche depuis des années de par le monde. Le sucre est facteur de plaisir, tout le monde le sait et c’est bien pour cela que tant de gens l’apprécient.
Mais le sucre est partout : l’ensemble des industries alimentaires ont recours au sucre – notamment parce que ce dernier a un pouvoir addictif plus puissant qu’on ne le soupçonne. La preuve en une heure trente avec ce documentaire captivant.

© Madman Production Company. Tous droits réservés.

Copyright Universum Film

Damon Gameau déguste des céréales au petit déjeuner, un hamburger et des frites au déjeuner, un sandwich ou un plat préparé au dîner. Et pas question de consommer des aliments de qualité. Plus les jours passent, plus le réalisateur se sent faible, susceptible et sent son ventre grossir.
Le dispositif filmique est plutôt ludique : les nombreux scientifiques et spécialistes interrogés apparaissent sur des paquets de produits alimentaires, sur des enseignes, sur les façades des immeubles de Manhattan, et livrent des explications très claires, non seulement sur le sucre, ses effets physiques et psychologiques, mais aussi sur la place culturelle qu’il occupe dans les sociétés occidentales. Ainsi se rend-on compte que le sucre est effectivement omniprésent, partout autour de nous, et dans tout ce que nous mangeons et buvons.

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L’une des séquences choc du film montre Damon Gameau se rendant dans une petite ville de l’Amérique profonde, où la consommation d’un soda a remplacé celle de l’eau, à tel point que ses habitants en boivent plusieurs canettes ou plusieurs bouteilles par jour. Parmi eux, un jeune homme sans emploi dont le sucre a rongé et détruit la quasi-totalité de la denture. Ses dents ne sont plus que de petites excroissances grises, et ses gencives, n’en parlons pas. Rien que pour cette séquence qui dissuade de manger des sucreries en excès et convainc de se brosser les dents trois fois par jour, Sugarland, documentaire original et audacieux, est un film à voir.

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Sugarland, copie conforme de Super Size Me au goût sucré, propose un DVD attrayant, pop et frais, à l’image de son expérience sympathique, mais qui relève du plagiat par rapport au documentaire de Morgan Spurlock. Néanmoins nécessaire.

Les suppléments :

On apprécie les conseils d’une nutritionniste psychologue, une consultation intéressante et avérée, pendant 24mn, où la spécialiste se permet même de corriger les limites du film. Son intervention est pertinente, claire, vraiment recommandable pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans un régime, ou surtout dans une alimentation plus saine. Les cinq minutes avec Stephen Fry, vedette britannique dont on se demande ce qu’il vient faire et dans le film et dans les bonus, sont un peu inutiles.
Les bonus comprennent également une scène coupée de 2mn. A vrai dire, on ne comprend pas pourquoi le DVD n’en contient pas davantage, au vu des heures de métrages accumulées au fil de l’expérience, comme des images plus brutes, moins retouchées par le montage définitif destiné à rendre le message plus attrayant.
L’humoriste Kyan Khojandi, narrateur en VF, partage son expérience sur le sucre et la malbouffe et évoque en quoi le film de Damon Gameau l’a séduit.

L’image :

Colorée et riche, l’image bénéficie d’un master dynamique satisfaisant.

Le son :

Le documentaire volontairement pop dans ses démonstrations scientifiques et empiriques, invite les sources sonores diverses à agiter le documentaire, avec une bonne dynamique, aussi divertissante que le sucre dénoncé... Le 5.1. est convenable, dans la limite de l’exercice documentaire. Vocalement, le film se démène bien. On peut apprécier la présence de la version française pour les jeunes réfractaires à qui le contenu fera beaucoup de bien. Le doublage est proéminent, mais au vu de l’importance de la voix-off, ce n’est guère gênant.