Le 8 septembre 2020
Carlo Sironi porte ici un regard délicat et poignant sur la solitude d’un orphelin et d’une migrante, tous deux résignés, indifférents et cyniques face à une vie qui leur échappe. Le réalisateur italien développe ainsi une réflexion tout en retenue sur la parentalité, à travers une histoire d’amour moderne.
- Acteurs : Barbara Ronchi, Sandra Drzymalska, Claudio Segaluscio, Bruno Buzzi
- Genre : Drame
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Les Valseurs
- Durée : 1h30mn
- Titre original : Sole
- Date de sortie : 9 septembre 2020
- Festival : Festival de Venise 2019
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Résumé : Le jeune Ermanno vit dans une Italie sans futur. Lena, 22 ans, enceinte, arrive tout juste de Pologne. Alors qu’il est chargé de veiller sur elle, Ermanno commence à s’attacher à Lena et à s’imaginer père de ce futur enfant.
Critique Devenir parents, être mère porteuse, vivre une histoire d’amour : Sole de Carlo Sironi est tout cela et marque surtout les débuts d’un nouvel auteur du cinéma italien.
Ce long métrage est à sa manière un film sur la famille et l’apprentissage de la paternité, au-delà des liens biologiques. Ermanno doit en effet se faire passer pour le futur père de l’enfant de Lena, afin de faciliter son adoption par son oncle. Dans cette situation floue, à la frontière de l’illégalité, Ermanno et Lena se retrouvent confrontés à la vie de famille, malgré eux.
Ermanno est un jeune homme qui passe ses journées à jouer aux machines à sous ou à commettre de petits vols, dans l’attente d’un changement. Lena est une Polonaise, arrivée en Italie pour vendre le bébé qu’elle porte dans son ventre, et rêve de commencer une nouvelle vie. En échange d’une somme importante, Ermanno est appelé à jouer le faux père de l’enfant, pour permettre à son oncle d’obtenir rapidement la garde de la petite, via une adoption au sein de la famille. Lors de la naissance prématurée de Sole, son besoin de soins continus devient évident ; si Lena semble ne ressentir aucun sentiment envers la petite, Ermanno commence à s’occuper de la petite et de Lena, comme s’il s’agissait de sa propre famille.
Présenté au Festival du film de Venise 2019 dans la section Orizzonti, Sole est le premier long métrage de Sironi, qui réalise un film sec et essentiel, avec des tons narratifs ternes et jamais emphatiques. Le scénario - cosigné par Giulia Moriggi et Antonio Manca – marque par sa structure : les deux jeunes protagonistes sont des personnes aux bords de la société, avec un passé difficile et un avenir incertain. Pourtant, l’une des principales qualités de Sole est sa capacité à impliquer le spectateur dans un processus spontané, presque tendre, d’identification avec les personnages, pour lesquels on ressent une proximité humaine sobre, naturelle. Avec Sole, Sironi nous raconte un moment clé fondamental dans la vie de deux personnes ; devenir parents, dans un contexte social et à une époque où tout semble souligner l’absurdité de mettre au monde une nouvelle vie.
L’esthétique de Sironi rappelle le premier Matteo Garrone dans le style de la mise en scène et de la photographie, mais évoque par sa narration certains récits des frères Dardenne. L’utilisation du ratio 4/3 (1 : 1.33) permet à Sironi de mettre l’accent sur ses personnages, dont sa caméra ne se sépare jamais, tout en arrivant à ne pas sombrer dans des excès maniéristes. La jeune Sandra Drzymalska confirme son grand potentiel, mais la vraie surprise est la révélation du talent de Claudio Segaluscio, acteur non professionnel, ici dans sa première interprétation au cinéma.
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