Slovenian girl - le test DVD

Chronique d’une solitude annoncée, Slovenian girl se partage entre le journal intime d’étudiante et le répertoire de call-girl . Troublant

L’argument : Aleksandra, jeune étudiante en anglais de 23 ans vit à Ljubljana, capitale de la Slovénie. Ses parents sont divorcés : elle méprise sa mère, qui a quitté le domicile familial, mais a plus d’affection pour son père, un rocker vieillissant. Aleksandra mène une double vie : pour vivre, elle se prostitue via les petites annonces sous le nom de "Slovenian Girl". Froide et manipulatrice, elle pensait faire son métier avec détachement. La réalité, sous la forme d’un proxénète menaçant ou des crédits à payer, va vite la rattraper.

Le film : Avec ce portrait de jeunesse à l’état brut, Damjan Kozole révolutionne l’image d’un pays que l’on croyait être le bonne élève de l’Ex Yougoslavie. Ici comme ailleurs dans les Balkans, la vie est difficille, l’avenir est morose et l’Europe semble ne jamais arrivée. A Ljubljana, Alexansdra, jeune provinciale fraichement débarquée dans la capitale, desespère de vivre. Jusqu’au jour ou une solution lui propose un nouveau rythme de croisière... Un film dur, froid, cruel, malmenant tout autant le destin de sa jeune et tragique héroïne que l’image de la Slovénie contemporaine. Déconnectée du réelle, sevère et manipulatrice, Nina Ivanisin compose ici la partition complète d’un rôle ambigu, presque détestable, sa moue boudeuse portant littéralement l’histoire. Une force de jeu récompensée par le prix d’interprétation féminine au festival Cinessonne.
Un chemin de croix pour un film mûr de huit de préparation dans un pays ou la cinématographie à la vie dure (pas plus de cinq film par an !).

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Les suppléments :

Une déception. Rien de bien original au programme : une bande annonce, une brêve filmographie, et une galerie photo plutôt pauvre. Seul l’interview du réalisateur longue d’une trentaine de minutes, vient apporter quelques clés de compréhension et anecdotes croustillantes.

Image :

Sûrement la réussite du DVD. Blanchâtre, grainée et presque sale, elle retransmet avec violence et réalisme la lente descente aux enfers de notre Slovenian girl. Les couleurs pastel et les choix de tons (gris, écru, noir) déculple la tension de l’intrigue et ajoute un petit côté vintage à cette Slovénie qui semble s’être figée dans le décor des années 90.

Son :

Même bilan que pour l’offre "Bonus". Ici pas d’alternative possible pour le choix des pistes sonores ( un simple son mono) et seul subsite encore le choix des sous titres (VO non sous titré, sous titré anglais, ou sous titré francais). Le tout reste bien cristallin dans cette unique version slovène. A noter, l’envoûtante musique "Silence", véritable crève coeur du film.