L’engagement et l’Algérie au cœur d’une œuvre.
René Vautier ou les actes en accord avec les idées. Sa vie durant, ce Breton, né en 1928, n’a cessé, par cinéma interposé, de dénoncer les injustices et les malheurs découlant du colonialisme et du capitalisme. Maquisard à seize ans dans les FTP, communiste convaincu, il intègre l’IDHEC peu après la fin de la guerre et réalise son premier film en 1950. Africa 50, commande de la Ligue de l’enseignement, est immédiatement censuré, René Vautier est condamné à un an en prison.
En 54, son engagement le porte au côté du FLN, il rejoint le maquis algérien, caméra au poing. Son film Une nation, l’Algérie (1955) lui vaut d’être poursuivi pour atteinte à la sécurité de l’État (il y affirmait que les trois départements qui formaient alors l’Algérie seraient un jour une nation indépendante). Avoir vingt ans dans les Aurès (1972), l’histoire de trois jeunes appelés pendant la guerre d’Algérie, lui vaudra bien d’autres tribulations...
Plus tard, il bataillera sur d’autres fronts : la Rhodésie, les luttes sociales en France... Sans trêve, il donnera la parole aux oubliés de l’Histoire, mais son coeur est resté en Algérie où il ne cesse de retourner pour rapporter, aujourd’hui encore, de nouveaux témoignages. Il y enseigne également le cinéma, au Centre audiovisuel de Ben Aknoun, dont il a été le premier directeur, au moment de l’indépendance. Le Grand prix télévision de la SCAM lui a été décerné en 1998 pour l’ensemble de son œuvre.