Le 10 septembre 2020
Un thriller cohérent, qui s’inspire d’une actualité tragique. Mais les personnages sont un peu trop prévisibles et la mise en scène manque d’originalité.


- Réalisateur : Elmar Fischer
- Acteurs : Fabian Hinrichs, Christiane Paul, Heino Ferch
- Genre : Drame
- Nationalité : Allemand
- Distributeur : Enigma Film
- Durée : 1h30min
- Date télé : 10 septembre 2020 13:35
- Chaîne : Arte
- Titre original : Unterm Radar
- Date de sortie : 17 septembre 2015

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Résumé : Un attentat à la bombe ensanglante les rues de Berlin. Quelques heures plus tard, la police débarque au domicile de la juge Elke Seeberg, dont la fille Marie, 21 ans, est soupçonnée d’être impliquée dans l’acte terroriste. L’enquête révèle que la jeune femme s’est radicalisée...
Critique : Sorti au moment où l’Europe était visée par une série d’actes terroristes, ce téléfilm allemand ne perd pas de temps et installe une tension dès les premières scènes. La perspective imminente d’un attentat s’accompagne d’une question angoissante : quels lieux surveiller, sachant que les services de sécurité ne peuvent pas être partout ? Dans ce contexte hautement anxiogène, le récit se resserre autour de Marie, vingt et un ans, prête à quitter le domicile familial pour s’installer avec son petit ami, et de sa mère Elke, que l’on voit dans l’exercice de sa fonction (elle est juge), confrontée à des enjeux qui sont ceux de la société tout entière (comment concilier liberté et sûreté intérieure ?). L’explosion d’un bus à Berlin constitue un tournant. L’incrédulité du personnage principal, placé en garde à vue, est à la hauteur d’une révélation stupéfiante : sa fille est impliquée dans l’acte terroriste et, au fil de son interrogatoire, l’héroïne sera confrontée à des révélations qui confortent la culpabilité de son enfant.
Si la mise en scène n’est vraiment pas originale, si des effets attendus émaillent certaines scènes pathétiques (les manifestations d’une culpabilité légitime, les retrouvailles avec la mère éplorée d’un salafiste djihadiste, la vidéo familiale que la juge regarde, les yeux embués de larmes), le téléfilm se suit comme un thriller cohérent, dont la construction procède par accumulation d’indices, se fonde d’abord une double suspicion : celle qui concerne Marie et celle qui incrimine Elke (jusqu’à quel point ignorait-elle les agissements de sa fille ?). Les policiers sont persuadés que cette dernière va commettre des erreurs, attestant de sa mauvaise foi.
Confrontée à une situation schizophrène, la magistrate devient une personne surveillée, traquée (par l’Etat, les médias), tout en menant elle-même ses investigations pour reprendre contact avec Marie, devenue introuvable, essayant de retrouver le fil dans ce parcours qui mène à la radicalisation.
Malheureusement, l’ensemble est trop attendu, les personnages s’avèrent un peu trop monolithiques pour qu’on soit vraiment conquis par ce téléfilm, bien que l’enlèvement de la jeune femme soupçonnée suscite une certaine interrogation, maintenant l’intérêt du spectateur.