La voix de la liberté
Le 10 août 2005
Un film dur, un beau portrait et un témoignage nécessaire sur les "crimes d’honneur".
- Réalisateur : Mohamed Malas
- Acteur : Salwa Jamil
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Syrien
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– Durée : 1h38mn
– Le site du film
Tiré d’une histoire vraie comme il en existe des centaines tous les ans au Proche-Orient, un film dur, un beau portrait et un témoignage nécessaire sur les "crimes d’honneur".
L’argument : Imane aime son mari, ses enfants et Oum Kalsoum. La musique habite sa vie et chacune de ses émotions. Tout au long de la journée, elle fredonne et reprend des chansons de la grande interprète égyptienne pour le plus grand bonheur des siens.
Seulement, elle est une femme syrienne et aux yeux des hommes, elle n’est respectable que dans le silence...
Notre avis : Passion est né d’une simple colonne dans un journal syrien expliquant qu’une femme, parce qu’elle aimait Oum Kalsoum, et que cela la rendait suspecte aux yeux des hommes de sa famille - toute passion cachant un adultère et étant obscène pour une femme - avait été assassinée par ces même hommes. Portrait de femme au quotidien, mais surtout peinture terrifiante d’une société machiste et violente, le film de Mohamed Malas est un appel à la raison et un hymne à la culture, aux sens, à l’ouverture de soi aux autres, comportement "indécent" dans la Syrie d’aujourd’hui pour les femmes.
Imane, interprétée avec une sensibilité remarquable par Salwa Jamil, est une femme moderne, qui refuse les règles rétrogrades de la société qui l’entoure, qui l’oppresse. Son mari lui aussi s’affranchit des barrières et prend position politiquement, dans la rue. Sans en finir avec lui, le film laisse entendre que son compte sera réglé. Peut-être finira-t-il, comme le frère de l’héroïne, en prison. Elle n’aura pas cette "chance". Elle sera froidement et crûment assassinée, poignardée puis achevée à bout portant.
Sans expliciter une contestation politique ou un discours quelconque, Mohamed Malas se sert de la musique et de la voix qu’on fait s’éteindre comme d’une métaphore de la liberté. Très noir, son film se clôt sur ces mots : "Ils ont tué la voix."
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