Le 18 août 2018
Première production italienne distribuée par Netflix le 4 Mai 2018, le film d’Antonio Morabito dépeint une Italie en proie aux difficultés économiques et financières.
- Réalisateur : Antonio Morabito
- Acteurs : Claudio Santamaria, Jerzy Stuhr, Flonja Kodheli, Marco Giallini
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Netflix
- Date télé : 1er mai 2018 00:00
- Chaîne : Netflix
- Date de sortie : 4 mai 2018
L'a vu
Veut le voir
Diffusion Netflix à partir du 1er mai 2018
Résumé : Pour déstabiliser un système amoral et cynique, il faut en avoir assimilé les règles, en faire soi-même partie. Guido, licencié de son poste de magasinier et endetté auprès de sa banque, propose ses services à une société de recouvrement afin de rembourser ses créanciers. Cette dernière accepte. Il passe alors du statut de proie à celui de prédateur social, sous la houlette de son nouveau collègue Franco, personnage cynique et prêt à tout pour arriver à ses fins.
Notre avis : Le long-métrage commence par la présentation des deux personnages principaux. Franco débute sa journée par son footing quotidien, et, en bon père de famille, amène ses enfants à l’école (religieuse). Guido termine quant à lui sa journée en étant remercié par son patron, et va se consoler au bar. Ces deux-là seront amenés à se rencontrer, la mise en scène le précise.
Puis il y a les personnages "secondaires" qui gravitent autour de Guido : la nouvelle barista, Rina, dont il tombera amoureux, et le professore, le sage, toujours plein de bons conseils, malgré ses apparentes divagations en théories politiques expliquées à l’aide d’un billard.
Au pied du mur après s’être fait passer à tabac à cause de ses dettes, Guido décide de tuer le mal par le mal et propose ses services à une société de recouvrement. Le destin de nos deux protagonistes va alors se croiser : Franco travaille pour cette société et sera en charge de la formation de Guido.
C’est à partir de là qu’Antonio Morabito va pouvoir développer les dilemmes moraux de ses personnages. Guido, d’abord réticent à l’idée d’exercer ce métier, y prend goût petit à petit. Le métrage prend alors des accents de comédie noire, au gré des excès de Franco, capable de tout pour aller récupérer l’argent dû auprès des débiteurs, jusque-là homme d’affaires habitué au grands restaurants ou terrains de golf.
- (c) 2018 Netflix
Tout semble aller mieux pour Guido, qui se voit même proposer un poste stable de recouvreur de dettes, qu’il accepte. Mais l’embellie sera de courte durée : au contact de personnes en réelle difficulté, le cynisme de Franco se fait de plus en plus pesant, et les questionnements resurgissent, jusqu’au pire : un suicide, sous leurs yeux.
Le film reprend alors ses habits de drame social. Guido, dans une séquence toute en sobriété et retenue, explique l’étendue de ses actes à Rina, le visage peu à peu refermé, comme écrasé par le poids des mots, intensifié par une caméra objective et distante. Ce dernier, après une altercation avec son collègue pour n’avoir pas voulu recouvrer les dettes du professore, décidera de quitter le métier et retourner à sa vie d’avant.
Le plan final sur Franco, récitant le Notre Père, dont est issu le titre du film, bouclera ce long métrage sur la notion de responsabilité devant nos actes, et comment les assumer.
Ce portrait d’une Italie qui souffre, interprété avec grande conviction par des acteurs convaincus, manque peut-être d’une photographie plus personnelle et de plans plus travaillés pour prétendre à l’étiquette de "film de cinéma". Le long métrage reste néanmoins original au milieu des films SF produits par Netflix et permet également de nous interroger sur la moralité de nos sociétés.
- (c) 2018 Netflix
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.