Esprit es-tu là ?
Le 21 avril 2015
Ghost story rance aseptisée à l’extrême, le film de Stiles White est à réserver exclusivement aux inconditionnels d’Annabelle qui vouent un culte à la frousse au rabais...
- Réalisateur : Stiles White
- Acteurs : Douglas Smith, Olivia Cooke, Ana Coto, Daren Kagasoff, Bianca Santos
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h30mn
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 29 avril 2015
- Festival : Gérardmer 2015
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Ghost story rance aseptisée à l’extrême, le film de Stiles White est à réserver exclusivement aux inconditionnels d’Annabelle qui vouent un culte à la frousse au rabais...
L’argument : Après avoir perdu Debbie, son amie d’enfance, dans des circonstances atroces, Laine tombe sur une vieille planchette Ouija dans la chambre de Debbie et tente alors d’y jouer pour dire "Au revoir" à la disparue… Pour l’heure, seul Pete, petit copain de Debbie, accepte de l’aider. Convaincue qu’il ne peut s’agir d’un suicide, Laine mène l’enquête et découvre que l’esprit convoqué par la planchette se fait appeler "DZ" et tient à poursuivre la partie coûte que coûte…Tandis que des événements de plus en plus étranges se multiplient, Laine sollicite l’aide de sa sœur cadette Sarah, de son amie Isabelle et de son petit copain Trevor. Peu à peu, les cinq adolescents se plongent dans l’histoire de la maison de Debbie et comprennent que leur amie n’était ni la première victime, ni la dernière. Et s’ils ne parviennent pas à refermer le portail qu’ils ont dangereusement ouvert, ils connaîtront le même sort que celle qui les a initiés au jeu de Ouija…
Notre avis : Si le producteur émérite Jason Blum transforme tout ce qu’il touche en grosses liasses de billets verts depuis 2007 et un certain Paranormal Activity, le nom de sa société Blumhouse Productions est encore très loin de ne labelliser que des modèles du genre. En revanche, force est de reconnaître qu’elle a au moins eu le mérite de relancer un tant soit peu l’intérêt pour le cinéma d’épouvante de ces dernières années, avec son lot de bonnes surprises (American Nightmare, Sinister, Insidious, Dark skies) comme de films ingrats (les suites de Paranormal activity, The Lazarus effect, Jessabelle, Insidious : Chapitre 2).
© Universal Pictures
Le dernier né de l’écurie Blumhouse coproduit par Platinum Dunes et Hasbro (à l’instar de Battleship, Ouija est disponible dans la gamme du géant du jouet) a été confié à Stiles White, jusque là scénariste, et pas forcement à classer dans l’élite du métier. Pour ceux qui en douteraient, il n’y a qu’à aller lorgner sur les Boogeyman, Possédée et autres Prédictions, pour se faire une idée plus précise. Alors même si Ouija a connu de nombreuses difficultés, dont des reshoots quatre mois après la fin du tournage juxtaposés à des remaniements scénaristiques en pagaille, cela n’excuse pas le nombre intolérable de tares concentrées à l’intérieur de cette ghost story rance et routinière.
Avec son manque d’âme évident, sa réalisation lambda, son écriture ankylosée, ses personnages d’ados interchangeables totalement inexistants à l’écran, sa frousse PG-13 bien proprette et enfin ses jump scares faisandés à portée de radar, Ouija renvoie aux productions horrifiques les plus fades des dernières décennies, au point de renouer directement avec un naveton du calibre de Witchboard (DTV oublié de 1986 signé Kevin Tenney), qui tenta lui aussi, en vain, d’inoculer une dose de frisson à l’aide d’esprits maléfiques et de séances de spiritisme via la planchette invocatrice.
© Universal Pictures
La série B a beau manquer cruellement de caractère, le pari financier est toutefois déjà remporté haut la main puisque le film accumule déjà 100M$ de recettes dans le monde dont 50M$ rien qu’aux Etats-Unis, où il fut numéro 1 au box office, pour un budget initial d’à peine 5M$.
En se fourvoyant sans vergogne dans les poncifs les plus insipides du genre, Stiles White ne réussira qu’à s’attirer la sympathie de sa cible privilégiée : les teenagers à la recherche d’une frousse au rabais, dont la culture en matière de cinéma horrifique avoisine le degré zéro. À réserver donc exclusivement aux inconditionnels d’Annabelle...
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